Depuis l'annonce par Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d'Israël, le 6 décembre, la répression israélienne des manifestants palestiniens a fait plusieurs morts et des centaines de blessés. Des milliers de Palestiniens de la Cisjordanie occupée et de la bande de Ghaza sont sortis de nouveau hier après-midi dans la rue pour protester contre la reconnaissance par les Etats-Unis d'El-Qods occupée comme capitale de l'occupant israélien. Mais ces manifestations ont été violemment réprimées par les forces de sécurité israélienne qui ont usé des gaz lacrymogènes mais aussi des tirs à balles réelles. Des dizaines de Palestiniens ont été grièvement blessés, ont rapporté les médias palestiniens. Environ 3000 Palestiniens ont défilé à El-Khalil, dans le sud de la Cisjordanie occupée, selon des sources palestiniennes, ajoutant que des affrontements ont éclaté entre ces manifestants et les soldats d'occupation israélienne qui ont fait usage de lacrymogènes. Les premières confrontations ont été rapportées à Beitlahm, également en Cisjordanie, ainsi que des heurts dans la vieille ville d'El-Qods, après la prière hebdomadaire sur l'esplanade des Mosquées. Des affrontements ont eu lieu au point de contrôle que Tel-Aviv a installé à différents endroits en Cisjordanie occupée, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. Selon l'agence de presse El-Qods Press, des dizaines d'autres manifestants, dont des enfants, ont été blessés par l'armée israélienne à la frontière avec l'enclave de Ghaza. Le porte-parole du ministère palestinien de la Santé a affirmé à cette agence que ses établissements de santé ont reçu plus d'une cinquantaine de blessés, dont quatre sont dans un état grave. À Djabaliya, dans le nord de Ghaza, 19 blessés graves ont été enregistrés en milieu d'après-midi, selon la même source. Ces nouvelles manifestations interviennent au lendemain de l'appel lancé par le représentant permanent de la Palestine auprès de l'ONU, Riyad Mansour, en faveur d'un vote massif sur un projet de résolution de l'Assemblée générale, relatif au droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Intervenant devant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Riyad Mansour a invité les Etats membres à se mobiliser afin de "passer la barre des 180 voix" au cours de ce vote, prévu mardi prochain. En parallèle, l'ambassadeur palestinien a annoncé qu'un projet de résolution contre la reconnaissance américaine d'El-Qods occupée comme capitale d'Israël allait être présenté prochainement au Conseil de sécurité par l'Egypte. Il a précisé que le texte, dont sera saisi le Conseil de sécurité, va "réaffirmer que toute décision prise en rapport avec El-Qods serait nulle et non avenue", indiquant, toutefois, qu'il s'attend à ce que les Etats-Unis y opposent leur veto. L'ambassadeur Riyad Mansour a déclaré que la reconnaissance américaine est une "décision unilatérale illégale, irresponsable et une provocation à l'encontre des Palestiniens et des milliards de musulmans et chrétiens du monde entier". Par ailleurs, le président du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé, jeudi soir, à des manifestations "de colère" tous les vendredis dans les capitales des pays arabes et dans les territoires palestiniens. "Nous appelons la nation à faire de chaque vendredi un jour de colère et de soulèvement dans toutes les capitales et les villes jusqu'à ce que la décision de Trump soit annulée", a indiqué M. Haniyeh. Lyès Menacer