La protestation des médecins résidents a atteint le point de non-retour, affirme la coordination autonome de cette corporation, qui annonce l'entrée en grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Cette annonce vient confirmer cette éventualité qui avait été brandie dans le rappel au préavis de grève des médecins résidents qui avaient accordé un délai de deux semaines au ministère de la Santé pour répondre favorablement à leurs doléances. La décision des protestataires intervient, aussi, suite à l'annonce par le ministère de la Santé, de l'engagement à prendre en charge les revendications des médecins résidents. "Conformément aux engagements pris en matière de prise en charge effective des revendications exprimées suite à l'audience accordée par le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, aux représentants des résidents en sciences médicales, il a été décidé la mise en place d'une commission mixte santé-enseignement supérieur pour étudier tous les points de revendication en rapport avec la pédagogie et les conditions de déroulement du résidanat à l'effet de leur trouver des réponses adaptées et pertinentes", a, en effet, indiqué le ministère dans un communiqué. Cette annonce du ministre de la Santé, de sa volonté de procéder à un "relooking" du service civil, avait coïncidé avec la tenue d'un rassemblement suivi d'une grande marche à l'intérieur du centre hospitalo-universitaire de Bab El-Oued, à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) des trois wilayas du Centre, Blida, Tizi Ouzou et Alger. Ce collectif a réitéré à l'occasion, la poursuite de la protesta et de la pression sur la tutelle, malgré l'ouverture du dialogue qui s'est soldé par la rencontre avec le ministre et l'audience au niveau de la commission de la santé de l'APN. Mais les médecins résidents avaient déploré que les demandes d'audience adressées au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, soient restées "lettre morte". Le collectif des médecins-résidents (Camra) qui a lancé un ultimatum de 15 jours au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, afin de répondre favorablement à ses revendications, a pris acte des engagements du ministre, mais a entretenu le suspense quant à sa décision finale au sujet de la grève cyclique qu'il a lancée. Décision qui avait été laissée aux soins des assemblées générales des médecins. "Si la décision du ministère de la Santé est jugée favorable par rapport à la prise en charge de nos revendications, on va arrêter la grève. Mais, cela reste une décision qu'on va prendre après avoir consulté tous les médecins résidents, en assemblée générale", a indiqué un membre du collectif. Pour rappel, les médecins résidents revendiquent la révision du service civil dans sa forme actuelle, l'égalité face au service militaire, l'amélioration de la formation et des conditions de travail et le bénéfice des œuvres sociales. A. R. [email protected]