Une commission mixte santé-enseignement supérieur est mise en place pour prendre en charge les revendications des médecins résidents. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère de la Santé affirme que conformément aux engagements concernant la prise en charge des revendications exprimées suite à l'audience accordée par le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, aux représentants des résidents en sciences médicales, «il a été décidé la mise en place d'une commission mixte santé-enseignement supérieur pour étudier tous les points de revendication en rapport avec la pédagogie et les conditions de déroulement du résidanat, à l'effet de leur trouver des réponses adaptées et pertinentes». Affirmant n'avoir pas reçu le communiqué, les médecins résidents, qui ont lancé un mouvement de grèves cycliques depuis trois semaines, expriment leur souhait de travailler avec la commission. «On travaillera avec cette commission avec plaisir, en espérant trouver des solutions à nos revendications», signale un des délégués du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), Mohamed Taileb. Une réunion s'est tenue, le 29 novembre, entre des représentants des résidents et le ministre de la Santé. Les délégués en sont sortis sur la promesse d'une réponse aux revendications soumises, principalement le service civil, dans 15 jours. «Pour l'instant, rien de concret. Ils (responsables du ministère de la santé, ndlr) étudient les revendications. On attendra la prochaine réunion pour écouter leurs conclusions», précise le délégué, faisant remarquer que ses camarades n'ont pas reçu d'invitation de la part de la tutelle. En attendant l'organisation d'éventuelles rencontres avec leurs délégués, les médecins résidents, auxquels se sont joints les chirurgiens-dentistes et en biologie, maintiennent leurs actions de protestation et menacent d'aller vers une grève illimitée. Le taux de suivi de la grève cyclique de deux jours, lancée lundi et mardi, a été aussi important que les premiers jours : 90%, précise le Camra. Grèves cyclique maintenues Le Collectif autonome des médecins résidents, créé en 2011, propose dans sa plateforme de revendications adressée à leurs tutelles (Santé, Enseignement supérieur) l'abrogation du service civil «dans sa formule actuelle» et son remplacement par des mesures incitatives, qui amélioreraient les conditions de travail afin d'assurer une couverture sanitaire plus efficace. Motif de cette revendication «essentielle», la prise en charge défaillante des médecins dans les villes d'accueil, particulièrement au Sud et dans les Hauts Plateaux. En plus des difficultés liées à l'hébergement, les résidents souffrent du manque d'équipements, ce qui les empêche d'accomplir convenablement leur mission. Le Camra réclame une dispense du service militaire au même titre que les autres jeunes citoyens algériens nés entre 1985 et 1987, et l'abrogation des notes internes du ministère de la Défense (MDN), qui ne prennent pas en compte les demandes de dispense pour cause médicale ou pour soutien de famille. Le collectif exige également la révision du statut général du résident «flou», qui les prive des avantages que peuvent avoir des étudiants ou des travailleurs (hébergement dans les cité U, œuvres sociales, etc.)