Dans son allocution lors de la tripartite organisée hier, le secrétaire général de l'UGTA s'est intronisé comme grand défenseur du secteur privé. "Nous allons parapher la charte sociétaire qui consacre définitivement l'unicité de l'entreprise algérienne, quel que soit son statut juridique, et qui constitue, de fait, un instrument qui va mettre fin aux résidus dogmatiques à l'origine de cette montagne de préjugés qui ont retardé notre décollage démocratique. Il s'agit là, sans conteste, d'un évènement historique qui doit nous propulser vers cette nécessité en chacun de nous de bannir le défaitisme et le pessimisme... Pour combattre cette crise conjoncturelle et la gagner, il faut mettre au rebut cette chape de tabous et nous consacrer à travers un regard de gagnant où il n'y a ni public ni privé, mais des acteurs algériens patriotes à même d'édifier une économie nationale de plus en plus forte et souveraine." Il faut savoir que le secrétaire général de l'UGTA a pesé de toute son influence pour parvenir à l'élaboration de cette charte signée hier par le gouvernement, la Centrale syndicale et les organisations patronales privées et qui consacre la non-discrimination entre entreprises publiques et privées. Profitant de sa proximité avec le Premier ministre et Ali Haddad, le président du FCE, le n°1 de l'UGTA a largement contribué à ce résultat : un appel de plus en plus accru au secteur privé pour parvenir à surmonter la crise, et aux partenariats publics-privés pour redresser l'économie nationale. Au regard des enjeux futurs, ce type de partenariat devient incontournable. "La sécurité économique du pays doit aujourd'hui dans une conjoncture politique et économique internationale complexe être au centre de nos préoccupations et de nos actions pour assurer notre autonomie interne et renforcer la cohésion sociale. Cet axe stratégique est de nature à garantir et pérenniser la dynamique de confiance indispensable entre ces créateurs de richesses et de croissance que sont les employeurs, les cadres, les travailleurs et les élus syndicaux, en ayant pour seul souci le développement de l'économie nationale par la restitution de l'initiative et de la décision de l'entreprise à son manager, c'est-à-dire redonner à l'entreprise ses attributs de richesse. L'objectif est d'inscrire notre économie dans une dynamique d'autonomie vis-à-vis de la dépendance des hydrocarbures et des importations." Un discours juste mais à certains regards empreint de bonnes intentions. Le plus difficile reste de traduire ces bonnes résolutions en actions, en réelle dynamique de croissance hors hydrocarbures. K. Remouche