L'année 2017 a été marquée par le renouvellement des instances sportives nationales au terme d'un processus contesté par certains représentants du mouvement sportif qui ont dénoncé une ingérence du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) à travers une vaste campagne de nettoyage ayant atteint les grosses structures fédérales en Algérie. Cette longue opération de renouvellement des instances sportives qui a duré plus de 3 mois à l'issue du mandat olympique 2013-2016 a donné lieu à l'élection de 26 nouveaux présidents et à la réélection de 15 autres, alors que la Fédération algérienne de karaté-do (FAK) continue d'être gérée par un directoire, en attendant l'organisation d'une assemblée générale élective (AGE). Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a martelé sans cesse avoir toutes les prérogatives d'évaluer l'activité de toutes les fédérations qui sont tenues de rendre des bilans aux pouvoirs publics, faute de quoi les bureaux sortants seront déclarés inéligibles pour mauvaise gestion ou absence de résultats, ce qui a été appliqué à la lettre par le MJS. À ce titre, cette opération de nettoyage au sein des instances fédérales a atteint les grosses structures fédérales en Algérie, à l'instar de celles du football, de l'athlétisme, du judo, du cyclisme ou de la boxe qui recensent le plus grand nombre de licenciés à travers le pays, conformément, selon le MJS, aux dispositions réglementaires de la loi sur le sport 13-05 et du décret exécutif 14-330 régissant le fonctionnement des fédérations. Pour les responsables du MJS, estampiller des candidats du sceau de l'inéligibilité est tout à fait légitime, puisque les présidents élus s'étaient engagés au début de leur mandat à obtenir des résultats en signant des contrats d'objectifs avec les pouvoirs publics qui n'ont ménagé aucun effort pour venir en aide aux fédérations dans l'application de leur programme, notamment la préparation des athlètes, mais les performances réalisées aux Jeux olympiques 2016 (JO 2016) de Rio étaient au-delà des espérances. Ainsi, les présidents des fédérations de boxe, de judo, de natation, de basket-ball, d'athlétisme, de tir sportif et de volley-ball, entre autres, ont été déclarés inéligibles pour le mandat quadriennal 2017-2020, en plus de plusieurs membres fédéraux de leur bureau sortant. À cela s'ajoute le cas du président de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC), Rachid Fezouine, qui a postulé pour un second mandat, mais rapidement écarté par la commission de candidatures en raison d'une affaire en justice qui l'oppose au MJS. Ou encore le cas de la Fédération algérienne d'escrime (FAE), en proie aux blocages pendant plusieurs semaines pour l'élection de son président, avant d'organiser son AGE en catimini, et celui de la Fédération algérienne de football (FAF), où certains ont tout fait pour reporter l'assemblée générale élective, faisant planer le spectre d'une intervention de la fédération internationale (FIFA). Des lacunes dans les textes de loi régissant les fédérations Une fois le processus de renouvellement des instances sportives terminé, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali avait reconnu lui-même que suite aux enquêtes de ses services, certaines lacunes dans les textes de loi régissant les fédérations sportives ont été relevées. "Nous avons constaté sur le terrain que les textes de loi ne sont pas toujours applicables, notamment la loi 13-05 relative à l'organisation et au développement des activités sportives et physiques, et la majorité des fédérations ne se conforment pas aux textes réglementaires des statuts-types des instances sportives", a-t-il dit.