La décision a été prise hier lors de l'AG provoquée par le gel de l'augmentation des salaires. Des perturbations s'annoncent pour la compagnie nationale Air Algérie après la décision du syndicat de personnel navigant commercial (PNC) de déposer, dès aujourd'hui, un préavis de grève pour un mouvement de protestation prévu pour la semaine prochaine. "Cette solution extrême intervient après la décision de la direction générale de faire fi du protocole d'accord conclu avec l'ancien P-DG Abdou Bouderbala, qui stipulait une augmentation des salaires", nous a affirmé une source proche du syndicat qui nous a indiqué que "la décision a été prise à l'issue de l'assemblée générale qui a vu, en cette démarche, l'ultime manière de se faire entendre". Si le syndicat a choisi cette période pour annoncer une grève qui risque de mettre à mal la compagnie et indisposer les passagers qui sont nombreux à voyager en ces périodes de fêtes de fin d'année mais surtout en période de vacances, c'est que les représentants du syndicat PNC, selon notre source, "ont tenté de faire entendre raison à la direction générale. En vain". Celle-ci aurait opposé son niet à cause de la situation financière préoccupante dans laquelle se trouve la compagnie. Abdelghani Zaâlane, ministre des Transports, a reconnu, récemment, qu'"Air Algérie est en proie à des difficultés financières", même s'il a nuancé ses propos en affirmant que "la compagnie n'est pas en faillite". Il ajoutera au passage qu'"une augmentation des prix des billets n'est pas à écarter". Un constat qui n'augure rien de bon précédé, quelque temps auparavant, par la sortie inattendue de Bakhouche Allache, P-DG de la compagnie qui, à son tour, a adressé une correspondance à tout le personnel. "Notre compagnie est aujourd'hui confrontée à une situation des plus délicates, marquée par des résultats opérationnels négatifs", a-t-il révélé en tirant la sonnette d'alarme avec pour explications : "Ces résultats négatifs sont générés par des coûts en constante augmentation, une concurrence directe et indirecte qui pèse sur les revenus et un sureffectif dans les fonctions non productives, des sujétions de service public onéreuse et un lourd endettement." Des raisons qui, selon le rédacteur de la missive, "ont contribué à l'affaiblissement de notre compétitivité et de la profitabilité globale de la compagnie ce qui a pour conséquence directe une dégradation de la trésorerie et de notre capacité d'investir". Contacté par nos soins, le P-DG d'Air Algerie nous a déclaré "rester ouvert au dialogue" et a assuré : "Je ne refuse pas l'augmentation des salaires de gaieté de cœur, mais la situation actuelle de la compagnie ne le permet pas. Raison pour laquelle j'ai appelé les travailleurs à marcher la main dans la main et à œuvrer pour redresser la barre. Il est clair qu'une fois que les choses iront mieux, cela profitera en premier lieu aux travailleurs." Nabila Saïdoun