Les protestataires ont été empêchés d'accéder au siège de la wilaya, point de chute de la manifestation. Ils étaient des centaines de médecins résidents d'Oran, rejoints par leurs collègues venus de Sidi Bel-Abbès et de Tlemcen, à avoir répondu à l'appel de la mobilisation pour une marche, la deuxième en quelques semaines, qui s'est déroulée hier, en fin de matinée. Partis du CHU d'Oran, fidèles à leurs slogans "SOS résidents en détresse" ; "Ministère sans pouvoir" ; "Tous, tous solidaires" ; "Dites à la population : résidents sans moyens"..., les médecins résidents du Comité autonome des résidents algériens (Camra) ont réussi leur pari de porter leurs revendications et leur voix dans les rues d'Oran. Devant des riverains et des passants surpris, les protestataires avaient pris soin de s'assurer de l'encadrement des forces de police qui ont bloqué la circulation pour les laisser défiler sans heurts. Pour les délégués des médecins résidents en tête du cortège, la marche d'aujourd'hui, qui rassemble les 3 facultés de médecine de l'Ouest, se voulait un message fort à l'adresse des pouvoirs publics alors qu'une rencontre était programmée au ministère avec le Camra. Une façon, nous ont-ils dit, de montrer que "nous sommes toujours mobilisés, nous ne lâcherons pas pour la revendication du service civil qui est un échec", nous a-t-on encore expliqué lors de cette marche. Sur plusieurs kilomètres, les protestataires ont pu apprécier la solidarité de certains automobilistes qui klaxonnaient sur leur passage tout au long du trajet, depuis le CHU d'Oran, pour emprunter le boulevard Colonel Ahmed-Abderrezak et passer devant le siège de la Direction de la santé et de la population (DSP). Mais hier, le point de chute était le siège de la wilaya, protégé par un cordon de sécurité, ce qui n'a pas empêché les médecins de vouloir y entrer. Et comme il fallait s'y attendre, après quelques instants de panique, les forces de police ont tôt fait de les bloquer, fermant les grilles d'entrée de la wilaya. Dans un petit baroud d'honneur, les médecins résidents sont restés sur place, en scandant leurs slogans, sautant et applaudissant. La fin de la marche sera ponctuée par l'hymne national repris par les contestataires souvent jeunes. Plus tard, le retour au Chuo se fera dans la même ambiance toujours aussi calme, avec un autre rassemblement cette fois-ci devant les locaux de la faculté de médecine. Les médecins résidents d'Oran, qui devraient entrer en grève illimitée cette fin de semaine, assurent que les activités médicales et les interventions seront d'autant plus perturbées, parlant d'une perspective d'annulation de la moitié des interventions programmées dans différents services en dépit du service minimum. D. LOUKIL