Les m�decins r�sidents regroup�s au sein du Camra ont r�ussi, hier, � Oran, leur action de protestation en parvenant, malgr� le dispositif policier mis en place et la r�pression, � marcher en dehors de l�enceinte du CHUO. Ce sont en tout pr�s de 4 000 r�sidents venus de 10 wilayas du pays, c'est-�dire de toutes les facult�s de m�decine, qui ont organis�, hier matin, au CHU d�Oran un grand rassemblement national pour montrer et leur mobilisation et leur ancrage � l��chelle nationale dans une contestation qui ne faiblit pas et qui, au contraire, a retrouv� un second souffle depuis les propos humiliants d�Ouyahia et la r�pression du 1er juin � Alger. D�ailleurs, c�est bien le Premier ministre qui a concentr� sur sa personne les slogans les plus hostiles et les plus clairs des r�sidents puisqu�ils n�ont cess� de scander �Ouyahia d�gage, Ouyahia assassin, Ouyahia hakada yourid !...� Alors que tr�s t�t le matin, les policiers avaient pris place tout autour du CHUO, qui se trouve enclav� dans le quartier populaire le Plateau, les r�sidents ont attendu l�arriv�e de leurs coll�gues venant de Sidi Bel Abb�s, d�Alger, de Tizi- Ouzou et d�autres wilayas en observant un simple sitin mais bruyant, transformant le CHUO qui n�a jamais connu une telle agitation. Au bout de quelques heures, les r�sidents et les d�l�gu�s du Camra ont donn� le coup d�envoi pour entamer leur marche, leur objectif �tant de sortir du CHUO et de se rendre au si�ge de la Wilaya. Les URS ont aussit�t tent� de fermer les portes de sortie de l�h�pital mais rien n�y fit, puisque les r�sidents, en grand nombre, ont ouvert par la force les barri�res et forc� le cordon des policiers. D�s le d�part, les r�sidents vont �tre confront�s � la r�pression et la violence des policiers qui ont us� de la matraque � tout-va pour emp�cher les m�decins de sortir et de marcher. C��tait sans compter sur leur d�termination. Sous les coups et les insultes, projet�s pour certains d�entre eux � terre, les r�sidents ont fonc� sans rien sentir presque, certains s�empoignaient avec les URS tr�s agressifs, qui n�arr�taient pas de taper, m�me sur les jeunes femmes m�decins. C�est litt�ralement au pas de course que les m�decins r�sidents avanc�rent, d�bordant totalement les policiers qui tentaient tant bien que mal de se regrouper et de les bloquer. Provoquant � chaque fois un �clatement de la marche qui se reconstituait quelques m�tres plus loin. Tout au long du boulevard Colonel Abderzak, les automobilistes, bloqu�s, jouent du klaxon en guise de solidarit� avec les m�decins et parfois m�me les encouragent de la voix, quand ils assistent m�dus�s � la brutalit� polici�re. Nous apprenons, � cet instant, qu�au moins 5 m�decins ont �t� bless�s, touch�s aux jambes et aux genoux dont l�un assez s�rieusement. N�arrivant pas � stopper la marche, les URS se repositionnent devant le si�ge de la Wilaya, o� arriv�rent les quelque 4 000 manifestants hurlant �nous n�avons pas peur !� �policier haggar �. L�, ils occup�rent la chauss�e et rest�rent pendant plus d�une heure entour�s par les policiers, sur le qui-vive. A signaler qu�un groupe de travailleurs de l�ENCG, sans salaire depuis 6 mois, manifestaient aussi au m�me instant devant la Wilaya. L�un de ces travailleurs, pris de malaise fut secouru par deux r�sidents qui se port�rent vers lui. La meilleure image et r�ponse qu�il soit aux all�gations du Premier ministre, disant des m�decins qu�ils abandonnaient la population et les malades. Les d�l�gu�s du Camra ont rappel� � la fin de leur action de protestation que tant que les pouvoirs publics ne r�pondent pas � leurs revendications, le mouvement de gr�ve se poursuivra. �Nous ne croyons plus en cette vieille g�n�ration qui est incapable de reconna�tre la faillite et la d�route de sa politique sanitaire�, dira-t-il.