Décidément, la vie de nos clubs de football est de plus en plus marquée par des zones de turbulences et des jeux de coulisses qui ne font qu'enfoncer le clou dans un football algérien à l'état de santé déjà bien précaire. Un mal aussi profond n'épargne aucun club qu'il relève de l'élite ou de son antichambre. Le meilleur exemple susceptible de refléter parfaitement ce véritable “vent de folie” qui s'abat sur notre football a pour nom “JS Kabylie”, un véritable bastion de football algérien jadis connu pour sa stabilité et sa sérénité qui n'aura pas échappé cette année au séisme habituel des fins de saison. Et si le président Hannachi et ses opposants mènent une bataille implacable par médias interposés pour imposer leur “vision des choses” quant à l'avenir du grand club de Kabylie, il est sûrement temps de recentrer les débats dans un cadre purement sportif où la violence, l'insulte et l'invective n'ont pas droit de cité. La JSK — c'est connu — traverse une crise sans précédent, et si le club phare de Kabylie a relevé bien des défis aux quatre coins du continent africain, voilà qu'il est sérieusement confronté à un enjeu capital où le président Hannachi s'efforce de défendre, contre et vents et marées, son bilan et son maintien à la tête du club au moment même où des opposants exigent un changement radical dans la composante humaine et la gestion d'un club relégué aux seconds rôles cette saison après avoir raté tous ses objectifs en compétition national (championnat et Coupe d'Algérie) et surtout en Champions League où furent investis de gros espoirs. Et si la bataille fait déjà rage à l'approche de la fin d'une saison pas comme les autres, il faut espérer que cette “bataille électorale” soit essentiellement sportive et l'AG de fin de saison devrait alors trancher en toute souveraineté pour l'intérêt suprême de la JSK. Au moment où l'on constate malheureusement de graves dérapages verbaux au quotidien, il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour que la sagesse et l'idéal sportif l'emportent sur tout autre considération extrasportive où la colère aveugle, l'obsession démesurée et la haine abjecte ne cadrent guère avec l'image légendaire d'un sacré patrimoine légué par plusieurs générations de dirigeants et joueurs de renom. De grâce, il est certainement urgent d'élever sérieusement le niveau des débats pour que la JSK retrouve son lustre et sa sérénité d'antan. Qu'ils s'appellent Hannachi, Iboud, Menad, Djezzar, Amara Khalef, Aouis, Fergani, Sadali, Medane, ou autres Benlahcène, Zeghdoud et consorts, chacun a un droit de regard et de défense des intérêts suprêmes de la JSK comme les supporters réellement amoureux des couleurs de leur club et soucieux de l'avenir de leur club favori ont le droit d'émettre des avis, même contradictoires ou divergents, à la seule condition de s'inscrire dans un cadre purement sportif. Loin des intérêts occultes et des manœuvres politiques ou “affairistes”, la JSK ne pourra que repartir de plus belle et se remettre sur orbite. Le désintéressement du public constaté cette saison nous renseigne amplement sur le mal profond qui ronge le club kabyle et appelle à une remédiation urgente pour que la JSK retrouve son environnement naturel où la communion entre le club et son public a toujours constitué la force de la “Jeunesse sportive de Kabylie”. Un public jadis fidèle et qui, du jour au lendemain, tourne le dos à son club de toujours, c'est là un constat amer qui nécessite une profonde réflexion sur cette grave déchirure aux conséquences incalculables. C'est dire qu'il est temps que la “grande famille de la JSK” s'implique totalement et sainement dans cette phase critique pour établir un diagnostic objectif et envisager un traitement de choc que la JSK ne sombre pas davantage dans l'incertitude et la désunion. Avec ou sans Hannachi, l'essentiel est que la JSK doit renaître de ses cendres et que les Canaris s'envolent encore vers d'autres conquêtes et de nombreux lauriers à travers le pays et tout le continent. C'est là un véritable cri d'alarme que lancent au quotidien des milliers de supporters kabyles du terroir ou de l'étranger. M. H.