La ville de Annaba célèbre le Mois du patrimoine mondial. Plusieurs activités ont été programmées dans le but de sensibiliser, aussi bien, les pouvoirs publics que les citoyens sur la nécessité de protéger les sites et monuments historiques qui témoignent de vingt-cinq siècles d'histoire marqués par une vie spirituelle et culturelle très dense. Le programme de célébration de ce mois, qui se poursuivra jusqu'au 15 mai, comporte, outre des expositions, des galas de variétés et des visites d'exploration des sites et monuments historiques. Par ailleurs, ce Mois du patrimoine mondial sera une opportunité aussi bien pour les pouvoirs publics que la société civile de faire l'évaluation de ce qui a été entrepris jusqu'à ce jour pour sauver la vieille ville de Annaba de la disparition et avec elle l'histoire de plus de quatorze siècles. Faut-il rappeler, à ce sujet, que des pans entiers de la vieille ville dont la place d'Armes n'existent plus. Des bâtisses dont certaines remontent à l'époque ottomane menacent ruine. Pas plus tard qu'il y a une semaine, la maison où a vécu le célèbre chanteur de malouf cheikh M'hamed El-Kourd, connu sous le nom de Mohamed Benamara, l'artiste aux doigts d'or, a reçu la visite d'une grue venue achever ce que le passage du temps avait laissé. Le premier coup de démolition a engendré des secousses au niveau d'une bâtisse mitoyenne, la maison dite Bourroughaa qui a abrité un grand écrivain algérien, Kateb Yacine, auteur, entre autres, de Nedjma. L'Association pour la sauvegarde de la vieille ville (Asvva) entend mettre à profit ce Mois du patrimoine mondial pour sensibiliser les uns et les autres sur la nécessite de protéger et de préserver les sites et monuments historiques qui représentent la mémoire collective, et ce, à travers des actions concrètes sur le terrain. D'ailleurs, elle a programmé une rencontre-débat qui se tiendra le 5 mai pour faire le point de l'état des lieux de la vieille ville et présenter un programme de travail pour sa restauration et sa réhabilitation. Il est temps d'agir pour sauver la vieille ville de la disparition et de l'oubli, cité de Zaoui Ibn Ziri qui a voulu en faire un espace et un bastion à l'abri des incursions ennemies. Après les destructions coloniales et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, puis l'explosion d'un navire égyptien chargé de munitions, en 1964, la vieille ville connaît aujourd'hui une sérieuse menace d'effondrement. B. B.