Les organisations qui ont eu à réagir à ce qui s'est passé mercredi ont relevé l'usage disproportionné de la force à l'encontre de manifestants pacifiques. La protestation pacifique des médecins résidents, qui a été violemment réprimée mercredi dernier, par les forces antiémeutes à l'intérieur de l'hôpital Mustapha, continue de susciter l'indignation de la classe politique, des organisations nationales et des syndicats professionnels. Le parti Talaie El-Houriat a condamné, dans un communiqué parvenu à la rédaction, l'usage "brutal de la force contre la manifestation pacifique organisée, le mercredi 3 janvier, par les médecins résidents". Pour la formation d'Ali Benflis, l'usage de la matraque contre le mouvement des médecins confirme que "le pouvoir persiste dans sa démarche répressive contre toute forme de contestation sociale et ne s'embarrasse pas de violer les sanctuaires que sont les universités et les hôpitaux". Et d'ajouter que "ces dépassements intolérables des autorités publiques constituent une violation flagrante de droits consacrés par la Constitution, notamment la liberté d'expression et la liberté de rassemblement". De son côté, la Jeunesse libre du Rassemblement pour la culture et la démocratie a condamné "la répression subie par les médecins résidents qui ont choisi d'alerter la rue car les portes du dialogue ont été fermées malgré toutes les démarches des protestataires". Selon un communiqué rendu public, la Jeunesse du parti de Mohcine Belabbes rappellera que "l'interdiction des manifestations publiques en vigueur depuis 2001 dans la capitale ne suffit pas, le pouvoir réprime toute voix discordante sur les lieux de travail et dans les universités". Le RCD a, également, dénoncé l'attitude du ministère de la Santé quant à l'examen des revendications des futurs spécialistes. "Devant la dégradation avancée du système de santé et des conditions de travail des personnels, le ministère de la Santé, qui disserte dans les médias et devant les commissions de l'Assemblée sur les normes internationales dans le domaine pour oser des comparaisons frauduleuses, déclare ne pas disposer de prérogatives pour répondre aux revendications des médecins résidents". La Jeunesse du RCD réitère, enfin, son soutien aux "luttes pacifiques de toutes les catégories sociales pour défendre leurs droits et exprimer leurs revendications". Le Front des forces socialistes (FFS) a, quant à lui, qualifié l'agression subie par les médecins résidents de "provocation de trop. Des médecins ont été sauvagement agressés et matraqués". Dans un communiqué transmis au journal, le FFS dénonce avec force "le musellement des libertés de manifestation et d'expression, l'empêchement des marches pacifiques et la répression systématique des manifestants". Tout en appelant les médecins résidents à la lucidité et à la vigilance, le plus vieux parti d'opposition réitère son appel aux pouvoirs publics pour ouvrir des négociations avec tous les partenaire sociaux. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) considère, en outre, que les droits de manifestation et de rassemblement "sont consacrés par la Constitution et les différentes conventions relatives aux droits civils et politiques ratifiées par notre pays". La Laddh se dit solidaire des médecins résidents et appelle, par la même occasion, les autorités à "privilégier la voie du dialogue démocratique et à être à l'écoute de la société". De son côté, le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique n'a pas manqué de dénoncer la répression des résidents manifestant pacifiquement à l'intérieur du CHU Mustapha. Le SNMGSP exprime, par la même occasion, son "soutien total au mouvement initié par les résidents en sciences médicales pour obtenir leurs droits". Enfin, le Conseil régional de l'Ordre des médecins de Blida interpelle le ministre de la Santé : "Les revendications des médecins résidents, qui sont anciennes, récurrentes et légitimes autour du service civil et du service militaire, doivent trouver leurs réponses à travers le dialogue et la concertation dans l'intérêt de la santé des citoyens et des médecins." Le Conseil régional de l'Ordre des médecins de Blida s'est déclaré profondément choqué par les images insoutenables des têtes ensanglantées des médecins résidents tabassés lors de la répression policière et a interpellé le ministre de la Santé d'accéder aux revendications des résidents. Hanafi H.