Les sociétés étrangères s'en retirent, car des gisements ne leur semblent pas attrayants pour des raisons de coût ou de rentabilité. Il a été constaté, ces dernières années, que plusieurs compagnies étrangères ont cédé leurs participations dans des projets d'exploration et de production pétrolière ou gazière. Elles l'ont fait par désintérêt et désaffection. Et elles ont le droit de le faire parce que la législation pétrolière actuelle le leur permet. De manière générale, les sociétés étrangères commencent, au bout d'un certain temps, à perdre l'intérêt qu'elles manifestaient pour certains projets. Elles s'en retirent, car des gisements ne leur semblent pas attrayants pour des raisons de coût ou de rentabilité. Et, souvent, les désaffections les plus marquées concernent de grosses pointures de l'industrie pétrolière et gazière. Et, souvent, l'Etat n'oppose pas de résistance, approuvant les cessions formulées par les étrangers. Dans ce contexte, le gouvernement a adopté, il y a quelques semaines, un décret approuvant un avenant à un contrat conclu en 2000 entre Sonatrach et les sociétés Petronas et Cepsa pour l'exploitation du périmètre de Rhourde Erroumi. L'avenant approuve la cession par Petronas à Cepsa de la totalité de ses parts sur ce périmètre. Le groupe français Engie est, lui, entré en négociation exclusive, pour la vente de sa participation de 70% dans "Exploration & Production International (EPI)" du projet Touat-Gaz Algérie. Le groupe a reçu une offre ferme et irrévocable de Neptune Energy pour la vente de sa participation de 70% dans l'entité "Exploration & Production International". La transaction envisagée représenterait une valeur totale de 4,7 milliards d'euros (à 100%, incluant 1,1 milliard d'euros de provisions de démantèlement déconsolidées du bilan d'Engie). La transaction proposée devrait se traduire par une réduction de 2,4 milliards d'euros de la dette financière nette consolidée d'Engie lors de la clôture de l'opération (attendue au premier trimestre 2018) hors provisions. Dans le cadre de la transaction envisagée, Engie conserverait une participation de 30% dans le projet gaz de Touat en Algérie, actuellement en phase de développement. L'italien Enel perd également de l'appétit et tourne le dos à certains projets en Algérie. Et le Conseil des ministres a adopté, fin octobre dernier, l'accord portant sur la session de parts au niveau du groupement Sud-Est d'Illizi. L'accord consiste au transfert à titre gracieux au profit de Sonatrach des parts détenues par les sociétés étrangères Enel et GDF Suez sur ce champ du Sud-Est Illizi. En vertu de cet avenant, Sonatrach détiendra 64,5% des parts sur ce champ alors que la société espagnole Repsol en possédera 35,5%. Ce contrat avait été signé le 17 janvier 2010 entre Alnaft, Sonatrach et les sociétés Enel (Italie), Repsol (Espagne) et GDF Suez (France) pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures sur le périmètre dénommé "Sud-Est Illizi, blocs 232 et 241.a". Le russe Rosneft mal en point en Algérie souhaite, lui, se retirer des gisements de pétrole de Takouazet-Est et Ouest, ainsi que de Tesselit Nord. Le Groupe veut vendre ses parts en Algérie, exigeant pas moins de 200 millions de dollars pour les céder. À l'heure qu'il est, l'opération est en stand-by. Il y a quelques années, British Gas et ConocoPhillips se sont détournés de l'investissement dans le pays. Ces désaffections affaiblissent évidement la visibilité dans le secteur pétrolier. Elles en renvoient une image négative. Youcef Salami