Pour faire face aux crises cycliques de médicaments, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière semble avoir trouvé la parade. Le département ministériel de Mokhtar Hasbellaoui compte créer une nouvelle structure interne qui veillera sur la disponibilité du médicament. Intervenant lors de l'émission "L'invité de la rédaction" sur les ondes de la radio Chaîne III, le directeur général de la pharmacie au dit ministère, Hamou Hafed, a annoncé qu'une cellule de veille sera mise en place ce mercredi au niveau du ministère, à l'occasion de la réunion de travail du comité de concertation. "L'objectif assigné à cette cellule de veille, qui sera créée en marge des travaux du comité de concertation, est rendre disponible le médicament et de débattre de façon régulière de tous les obstacles qui empêchent cette disponibilité." Dans le comité de concertation figure l'ensemble des opérateurs de la filière pharmaceutique : le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), le Syndicat algérien de l'Industrie pharmaceutique (Saip), l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), ainsi que les représentants des distributeurs et ceux de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). La déclaration M. Hafed intervient pour rassurer les malades de la disponibilité des médicaments. En fait, Il a laissé entendre que la mise en place de cette cellule de veille permettra de mettre fin aux pénuries que connait le marché national. Autrement dit, plus de tension sur le médicament ou de rupture des stocks des traitements dans les hôpitaux. Cependant, les réponses fournies hier par le représentant de la tutelle sont loin de convaincre, notamment les professionnels de la santé. Certains traitements "essentiels" ne sont pas disponibles depuis longtemps, même au niveau de la PCH. Tout en admettant les retards enregistrés dans la réception d'un certain nombre de produits, l'invité de la rédaction a attribué cette situation à des "raisons exogènes", du moment qu'il s'agit de médicaments importés. "La fluctuation des prix au marché mondial empêche les laboratoires d'établir des programmes prévisionnels d'importation à plus long terme." Pour conforter ses dires, il citera le Melphalan en comprimés (2 mg) destiné à l'hématologie qui est à présent sous tension. "Le Melphalan a changé de titulaire et le nouveau fabricant exclusif a multiplié le prix par 50. Cette augmentation faramineuse a provoqué un scandale à l'échelle mondiale." Le représentant du ministère de la Santé est, cependant, resté évasif quant à la pénurie des médicaments de "première nécessité" destinés aux malades souffrant de tumeurs métastatiques. Des oncologues ont, maintes fois, signalé des indisponibilités de médicaments très demandés dans les services d'oncologie. "On attend depuis 5 ans le Crizotinib pour le traitement des cancers du poumon ou encore le Denosurab utilisé pour traiter tous les cancers métastatiques." Hanafi H.