Vivant une situation précaire, voir anarchique en l'absence de commodités des plus élémentaires, la mechta Sania-Bouafia est victime de sa localisation géographique. Située à l'extrême est de la commune de Aïn Fakroun, dont elle dépend administrativement, elle est limitée par les communes d'Oum El-Bouaghi et Aïn Dris. Cette mechta n'a bénéficié d'aucun avantage à même de diminuer les incidences de son enclavement. D'ailleurs, elle se retrouve à chaque saison hivernale coupée du reste du monde, selon les habitants, en raison de l'inexistence de routes. L'évacuation urgente des malades demeure un véritable problème devant lequel les habitants sont contraints d'être patients ou de mourir. Ce dernier sort a frappé récemment un nouveau-né qui, faute d'une évacuation urgente, a rendu l'âme, selon l'association de la mechta.L'électricité, signe de progrès, demeure un rêve, toujours selon l'association et ce, malgré le passage à proximité d'une ligne de moyenne tension. L'inexistence d'eau potable contraint les habitants à faire des kilomètres pour s'approvisionner à la bourgade de Touzeline. À Sania-Bouafia, on continue de vivre le calvaire, selon nos interlocuteurs, en dépit des efforts déployés pour sensibiliser les autorités à différents niveaux quant à leur préoccupations. L'hiver est pour les habitants de cette mechta synonyme de cauchemar. L'un des doyens du village nous dit que les personnes de sa génération n'arrivent pas à expliquer, aux jeunes, les causes de cette marginalisation et cette hogra qui s'éternisent. K. M.