À Rhia, 70 km au nord-est d'Oum El Bouaghi, les habitants mènent un train de vie archaïque en l'absence des commodités les plus élémentaires comme l'AEP, le transport, le gaz de ville et les moyens de distraction. Vivant le calvaire du transport au quotidien, puisque la localité ne dispose d'aucun moyen, exception faite du transport scolaire, les citoyens déplorent l'absence de ce moyen notamment durant les vacances pour atténuer leur calvaire. Cette situation contraint les habitants de s'orienter durant la période des vacances vers les clandestins qui n'hésitent pas à faire dans la surenchère. S'agissant de l'AEP, les citoyens de Rhia déplorent la salinité de l'eau du robinet distribuée par parcimonie tous les deux jours, se rabattant alors sur les citernes, les sources ou les puits. Ces derniers continuent à faire l'objet d'une gestion tribale dans cette région.Le réseau du gaz passant à peine à 5 km de la localité ne profite pas à ces habitants, un rêve. Dans l'attente de cette source d'énergie, les habitants de Rhia paient chèrement la facture du gaz butane dont le prix de la bouteille frôle, en hiver, 400 DA. Avec une population estimée à plus de 4 000 habitants, repartis sur 14 mechtas, la commune, qui dispose de 2 CEM et de 5 écoles primaires, est dépourvue de lycée, d'où la contrainte des élèves à faire la navette quotidienne vers Meskiana pour poursuivre leurs études. Pour ce qui est de la santé, l'unité de soins, nouvellement réalisée, n'assure la prise en charge médicale que lors des jours ouvrables, selon les habitants, d'où le calvaire de l'évacuation des malades durant les week-ends et les jours féries. Guettés toute la journée par l'oisiveté et l'ennui, en l'absence de moyens de distractions les plus élémentaires, en dehors du seul café maure ne pouvant contenir le nombre de clients croissant composé en majorité de jeunes chômeurs, d'autant plus qu'un bon nombre n'a pas dépassé le niveau des études primaires, les jeunes préfèrent déambuler à Meskiana. Rhia est une commune vivant l'absence flagrante d'associations culturelles et sportives, et la tentative de la création d'un club de football l'année dernière n'a pas dépassé la phase aller du championnat de wilaya, alors que le stade communal ne répond même pas aux conditions élémentaires requises. K. Messaad