La loi israélienne visant à faciliter l'exécution des détenus palestiniens, inculpés pour "terrorisme", ne viserait en fin de compte qu'à légaliser ce procédé illégal, déjà pratiqué par Israël, selon des aveux de la police israélienne rapportés par les médias hébraïques. Le vote en lecture préliminaire de la loi israélienne facilitant l'exécution des détenus palestiniens a permis de dévoiler que l'Etat hébreu a déjà exécuté plus de deux cents d'entre eux dans la discrétion totale. Ces aveux ont été dénoncés hier par le ministère palestinien des Affaires étrangères, qui a affirmé dans un communiqué de presse, rapporté par l'agence de presse Wafa, que les aveux de l'occupation israélienne sur cette pratique de liquidation des prisonniers palestiniens constituent un mépris envers les tribunaux internationaux. Ces révélations ont été faites dans le cadre des discussions à la Knesset concernant le projet de loi sur l'exécution "des Palestiniens" qui a été approuvé par la Knesset. Ainsi, des responsables de la police israélienne ont confié à des médias hébraïques que 201 Palestiniens ont été exécutés. Le communiqué du ministère palestinien des Affaires étrangères a énergiquement condamné les liquidations de centaines de Palestiniens innocents, alors qu'ils ne constituent aucune menace ou danger. La même source assure que ces aveux israéliens révèlent les intentions cachées des forces militaires israéliennes à exécuter les Palestiniens, ce qui dévoile au monde la volonté du gouvernement israélien de tuer le citoyen palestinien et "reflètent le racisme, la fascination et la haine israéliens envers les Palestiniens". Allant plus loin encore, le ministère palestinien des Affaires étrangères a considéré les aveux de la police israélienne comme "un défi flagrant envers la Cour pénale internationale, les tribunaux nationaux et les organisations des droits de l'homme" et dénotent également le mépris israélien des lois internationales et les principes des droits de l'homme. C'est "une rébellion contre les conventions qui garantissent le droit de l'homme à vivre", souligne le communiqué. La diplomatie palestinienne a souligné en outre que les aveux de la police israélienne sont la preuve formelle de l'implication du gouvernement israélien dans les crimes contre les Palestiniens. Le ministère palestinien des Affaires étrangères appelle à "un éveil des consciences et des morales internationales pour protéger les civils palestiniens". Rappelons que le Parlement israélien (Knesset) avait voté en première lecture par 52 voix contre 49 en faveur de cette loi le 3 janvier, provoquant une première condamnation du chef de la diplomatie palestinienne. Ce dernier avait estimé que "cette approbation, faisant partie de la campagne des lois et des législations raciales afin d'approfondir le régime d'apartheid par les autorités israéliennes et de l'établir dans les territoires palestiniens occupés, soulignant que c'est un ciblage clair à la présence nationale et humanitaire en Palestine". De son côté, Kadoura Farès, président de l'Association des prisonniers palestiniens emprisonnés en Israël, avait condamné le projet, en affirmant qu'il s'agit d'une "expression de l'état d'aveuglement et de confusion de la politique de ce régime fasciste (où) les partis extrémistes font la course pour voter des lois racistes". Merzak Tigrine