À l'exception de Washington, toutes les capitales ont condamné de façon unanime la loi votée par la Knesset (Parlement), qui permet de légaliser les colonies israéliennes. De Londres au Caire -siège de la Ligue arabe-, en passant par Paris, Berlin, Bruxelles, Ankara ou Amman, la communauté internationale s'est inquiétée du nouveau coup porté par Israël à la paix entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a donné le ton en estimant que la nouvelle loi israélienne de régulation viole la législation internationale. Dans un communiqué rendu public, le patron de l'ONU a affirmé que cette loi, qui permet à Israël de s'approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie "est en infraction avec la loi internationale et aura d'importantes conséquences juridiques pour Israël". Antonio Guterres "regrette profondément" l'adoption de cette loi, qui permet à Israël de s'approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, ajoute la même source, en soulignant notamment qu'elle "est en infraction avec la loi internationale et aura d'importantes conséquences juridiques pour Israël". Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, a exhorté Israël à "ne pas mettre en œuvre" la loi qui "franchit un nouveau seuil dangereux". "L'UE condamne la récente adoption par la Knesset de cette loi", qui permet à Israël de s'approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, selon le communiqué, qui estime que "cette loi franchit un nouveau seuil dangereux en légalisant la saisie des droits de propriété palestiniens et en autorisant la confiscation de terrains palestiniens privés dans les territoires occupés". "Je veux croire qu'Israël et son gouvernement peuvent revenir sur ce texte et peuvent reculer", a déclaré pour sa part François Hollande, en s'alarmant d'une accélération des colonisations qui complique les efforts en faveur de la paix. Ce texte, s'il est confirmé par la Cour constitutionnelle, aura pour conséquence de "légaliser les colonies sauvages" et conduira "à une annexion de fait des territoires occupés", a déploré le président français. En Israël, le mouvement La Paix maintenant a jugé que le Premier ministre Benjamin Netanyahu "faisait du vol la politique officielle d'Israël". Ceci "pour satisfaire un petit groupe de colons extrémistes et assurer sa survie politique", a déclaré l'organisation anticolonisation. Le procureur général Avichai Mandelblit a prévenu que le texte ne résisterait probablement pas à l'examen de la Cour suprême et qu'en plus il exposait Israël aux poursuites de la Cour pénale internationale (CPI). "Le train qui se met en branle aujourd'hui a pour terminus La Haye, siège de la CPI", a dit le chef du Parti travailliste israélien Isaac Herzog. "Les responsables israéliens poussant à la colonisation devraient savoir que l'administration Trump ne peut pas les protéger de l'examen de la CPI", estime l'ONG Human Rights Watch. Par ailleurs, deux organisations de défense des droits de l'Homme déposaient hier le premier recours devant la Cour suprême israélienne pour faire annuler la loi permettant à Israël de s'approprier des centaines d'hectares de terres en Cisjordanie occupée. Adalah, une ONG qui apporte une assistance juridique aux Palestiniens, a annoncé dans un communiqué qu'elle et le Centre d'aide légale et des droits de l'Homme de Jérusalem (JLAC) saisiraient ce mercredi (hier, ndlr) la Cour suprême. Adalah et le JLAC représentent des conseils locaux palestiniens de Cisjordanie sur les terres desquels ont été construites des colonies concernées par la nouvelle loi, a dit Adalah. Merzak Tigrine