Depuis le début de la troisième intifadha, début octobre, 59 palestiniens sont tombés en martyrs, plus de 3500 ont été diversement blessés et 1200 autres ont été arrêtés par les forces d'occupation israéliennes. Avec trois nouvelles exécutions extrajudiciaires, lundi, dans la ville d'Al Khalil en Cisjordanie occupée, les menaces de priver les Palestiniens d'El Qods occupée de leurs cartes d'identité, qui tiennent lieu de titres de séjour, ajoutées aux déclarations du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, qui a affirmé qu'il n'y aura jamais d'Etat palestinien indépendant, Israël semble avoir choisi une fois pour toutes sa ligne de conduite avec les Palestiniens. Le message est clair. «Vous n'avez aucun autre choix que d'accepter de vivre sous notre domination. Si vous entreprenez quelque chose, c'est la mort qui vous attend», semble dire Benyamin Netanyahu. Avec tout cela, le Premier ministre israélien trouve le moyen d'accuser les Palestiniens — qui ont officiellement accepté d'établir un Etat indépendant sur les terres occupées en 1967 avec la ville d'El Qods (Jérusalem-Est) pour capitale — de vouloir «anéantir l'Etat d'Israël et bâtir leur Etat à sa place et non à ses côtés». «Les Palestiniens ne sont pas prêts à mettre fin au conflit et à renoncer à leur rêve d'un Etat palestinien, non pas aux côtés d'Israël mais à sa place», a honteusement lancé Netanyahu, luindi, devant les membres de la Knesset (Parlement israélien)réunis pour rendre hommage à l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, assassiné par un extrémiste juif en 1995. C'était lui le signataire des Accords d'Oslo au nom du gouvernement israélien, en 1993. Les déclarations de Netanyahu et les mesures répressives criminelles prises sur le terrain par l'armée et les services de sécurité israéliens mettent fin à tout espoir d'amélioration de la situation en Palestine occupée. Comme il est impensable que les Palestiniens acceptent le sort que veut leur imposer Netanyahu et sa coalition de droite et d'extrême droite, le soulèvement populaire — que certains qualifient déjà de troisième Intifadha palestinienne — ne s'arrêtera pas avant d'avoir provoqué un changement radical dans les positions israéliennes. Les Palestiniens appellent à la résistance Dans un communiqué rendu public hier, l'Autorité palestinienne, par le biais du ministère des Affaires étrangères, a fermement condamné les déclarations du Premier ministre israélien, qu'il a accusé de continuer à diffuser la culture de la haine, de l'extrémisme et du racisme contre le peuple palestinien et ses dirigeants, qui se traduit par l'armée d'occupation et les hordes de colons en Palestine occupée, particulièrement à El Qods et à Al Khalil. «Les déclarations de Netanyahu sont une nouvelle preuve de la profondeur de la crise qui frappe le gouvernement israélien et de son échec à étouffer la volonté de liberté et d'indépendance du peuple palestinien», peut-on lire dans le communiqué du ministère palestinien des Affaires étrangères. «Les menaces de Netanyahu et la sauvagerie des mesures répressives qui frappent le peuple palestinien sont vouées à l'échec et tomberont comme les précédentes», ajoute le ministère palestinien des Affaires étrangères, qui souligne que toutes les déclarations du Premier ministre israélien sont principalement fondées sur «l'ignorance de l'occupation des terres de l'Etat de Palestine par l'Etat d'Israël et son choix pour les solutions sécuritaires et l'idéologie obscurantiste au lieu des solutions politiques basées sur les négociations. Cela confirme au monde entier l'absence de partenaire pour la paix en Israël et la nécessité que le Conseil de sécurité de l'Onu prenne ses responsabilités envers le peuple palestinien». «L'Onu doit lui fournir une protection internationale et imposer au Conseil des droits de l'homme d'enquêter sur les crimes commis par Israël et traduire les criminels devant les tribunaux internationaux», conclut le ministère palestinien des Affaires étrangères. Dans la ville d'Al Khalil, devenue une véritable poudrière, des milliers de citoyens sont sortis dans la rue, hier après-midi, pour réclamer la restitution des dépouilles de 11 martyrs, dont celles de deux filles, retenues par l'armée israélienne après avoir été exécutés dans la rue. Cette mesure punitive, qui touche les familles des martyrs palestiniens, a été décidée par le cabinet sécuritaire israélien dès le début des incidents, en octobre. Au total, 59 Palestiniens sont tombés en martyrs, plus de 3500 ont été diversement blessés et 1200 autres ont été arrêtés par les forces d'occupation israéliennes depuis début octobre. En l'absence d'initiative sérieuse de la part de la communauté internationale visant à mettre un terme à l'occupation des Territoires palestiniens et aux assassinats de Palestiniens, ces chiffres risquent malheureusement d'augmenter.