Le président de l'Association nationale des commerçants algériens (Anca) El-Hadj Tahar Boulenouar a lancé un appel aux commerçants algériens à s'impliquer davantage dans la prochaine saison des soldes qui débutera le 18 janvier, en présentant leurs demandes d'autorisation auprès des Directions du commerce de leurs wilayas respectives qui s'engagent à les délivrer instantanément. El-Hadj Tahar Boulenouar, qui s'est exprimé hier lors d'une conférence de presse, conjointement animée avec un représentant de la Direction du commerce d'Alger, a déploré le peu d'engouement des opérateurs économiques à l'opération des soldes qui a lieu pendant six semaines, deux fois dans l'année. Soit une saison hivernale qui se déroulera du 18 janvier au 28 février et une autre, estivale, de fin juillet à début septembre. Hormis les commerçants, dont le taux de participation ne dépasse pas 3% du total inscrit au registre du commerce, le président de l'Anca a appelé aussi les producteurs à saisir cette occasion pour écouler leur production d'habillement et de maroquinerie, ainsi que d'électroménager et d'ameublement, etc. Selon lui, l'interdiction d'importation de 851 produits est une aubaine à saisir par les producteurs nationaux, pour démontrer leurs compétences à suppléer la production étrangère, dont ils se sont toujours plaints. D'autant plus que, comme partout dans le monde, l'opération de soldes se fixe un objectif économique : vendre des produits à un prix réduit, ce qui est de nature à encourager les producteurs à liquider leurs stocks et à produire plus. Et un objectif commercial puisqu'elle permet d'aider les commerçants à vendre leurs produits et enfin, d'aider le citoyen à acquérir des produits à moindre prix deux fois durant l'année. Mais, "pour qu'elle réussisse, l'opération de soldes nécessite une culture économique et une culture de consommation. Ce qui malheureusement fait défaut en Algérie", a regretté l'orateur, qui étayera ses dires en citant quelques exemples d'arnaque dont sont victimes les consommateurs. De plus, "ici, les soldes se déroulent entre le commerçant et le consommateur", a-t-il constaté, en expliquant que la non-implication des entreprises de production profite bien plus aux produits étrangers, en raison de l'activisme des producteurs étrangers, qui anticipent souvent en de pareilles occasions, en proposant aux importateurs des marges bénéficiaires conséquentes pour l'écoulement de leurs stocks de produits auprès des commerçants, en contrepartie de quelques réductions. Autant d'insuffisances qui sont la cause de l'échec des soldes en Algérie, a-t-il estimé. Pour sa part, le représentant de la Direction du commerce de la wilaya d'Alger, Gat Belkacem, a affirmé que ses services accordent une importance particulière à cette opération qui est destinée à encourager et à promouvoir la production locale, ainsi qu'à créer une animation économique. En abordant le côté réglementaire de l'opération de soldes, il a indiqué que, comme pour toute opération commerciale, celle-ci requiert une autorisation qui est délivrée par la DCP contre la présentation d'un dossier, le requérant devant remplir certaines conditions. La première de ces conditions est que le produit soldé doit avoir été acquis trois mois auparavant. Le commerçant doit aussi présenter une liste de produits avec les anciens et les nouveaux prix. Il doit enfin s'astreindre à la période légale du début et de la fin de la saison des soldes, qui est fixée par le wali, en prenant soin d'exposer séparément les objets mis en vente et d'en afficher les prix. Faute de quoi, il s'exposerait à des poursuites judiciaires, hormis les mesures administratives. A. R. [email protected]