Il semble bien loin le temps où il était facile de garer son véhicule, au centre-ville d'Oran, où bon nous semblait et sans aucune difficulté. C'était le temps où la circulation était fluide, même aux heures de pointe malgré les quelques embouteillages qui se créaient aux principaux carrefours. Aujourd'hui, circuler à Oran, c'est l'enfer. Les montées d'adrénaline chez les automobilistes coincés dans des embouteillages pendant des instants interminables sont légion. Les klaxons, les coups de poing et les chapelets d'injures font souvent le spectacle dans les rues d'Oran.“Le réseau routier d'Oran est presque resté inchangé depuis l'indépendance, le centre-ville également n'a connu pratiquement aucun aménagement depuis 1962 alors que la population n'a cessé d'augmenter. On est plus d'un million et demi d'habitants et que le parc automobile est toujours en progression... Ce n'est pas étonnant cette pagaille... On vit sur le passif de l'époque de la France...” C'est Kacem, un chauffeur de taxi depuis 35 ans, qui nous parle ainsi alors qu'il attend le départ d'un bus qui dans un arrêt prolongé bloque les autres bus et toute la circulation de la rue Larbi-Ben-M'hidi. C'est un spectacle quotidien, Kacem notre chauffeur de taxi du moment, s'emporte et active son klaxon à tout rompre “mâa la balich !...” En plus de cela depuis quelques mois, la ville d'Oran est un perpétuel chantier. Les déviations, les rues interdites à la circulation pour cause de travaux rendent impraticable les axes les plus fréquentés.Le revêtement et le bitumage des axes importants s'effectuent à Oran en plein jour ! Une aberration qui n'échappe à personne. Ajoutez à cela, les travaux du réseau d'AEP de la ville qui transforment chaque ruelle en une sorte de gruyère géant. Là aussi non content de creuser trois à quatre fois au même endroit, c'est en plein jour que cela se passe. Les citoyens d'Oran qui résident à la périphérie ou dans des communes avoisinantes et qui, chaque jour, déferlent sur le centre-ville, en sont toujours à rêver à un moyen de transport public digne de ce nom. L'on ne cesse d'entendre parler d'un nouveau plan de circulation. “Nouveau”, c'est un euphémisme ! Le projet de réalisation de lignes de tramway fait partie aussi de ces rêves caressés par les citoyens. Un projet à l'étude mais dont on attend toujours le lancement. Un tramway qui se fait désirer en somme... Mais le pire reste à venir car la période estivale est bientôt là et “l'envahissement” des émigrés est d'année en année plus grand. Circuler ne sera plus possible si la situation reste en l'état actuel. Une mère de famille qui attend depuis 20 mn son bus nous dira : “Cet été il vaut mieux fuir Oran et toute la ville...” F. B.