Ce seuil n'a jamais été atteint depuis décembre 2014. Jeudi, les cours du pétrole ont dépassé la barre des 70 dollars, soit un niveau jamais atteint depuis décembre 2014. Sur le marché de Londres, le baril de brent, la variété de mer du Nord, était coté à 70,05 dollars, avant de terminer en fin d'échanges éuropéens à 69, 82 dollars et de se maintenir à plus de 69 dollars. Il était coté hier à 69,300, soit une hausse d'environ 25% depuis et 4% depuis décembre 2017. Il s'agit du plus haut niveau jamais atteint depuis plus de trois ans. Ces cours ont été dopés, commentent les analystes, par la baisse des stocks américains et par les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran. "Depuis le début de l'année, les prix montent à cause des tensions géopolitiques, qu'il s'agisse des tensions sur le territoire iranien ou entre ce pays et les Etats-Unis et d'une demande robustre avec la vague de froid qui s'est abattue sur l'Amérique du Nord", notent des analystes de Natixis, cités par l'APS. "Une demande forte aux Etats-Unis, alors que l'offre mondiale a été limitée par l'Opep et par les non-Opep, a participé à une diminution des reserves américaines, comme l'a prouvé le rapport hebdomadaire sur les stocks publié mercredi par le gouvernement américain. Les marchés gardent un œil sur les relations entre l'Iran, l'un des principaux producteurs de l'Opep, et les Etats-Unis." Le président Donald Trump doit dire dans les prochains jours s'il impose une série de sanctions économiques contre l'Iran qui avaient été suspendues, ce qui avait permis à l'Iran de relancer ses exportations de brut. Il faut savoir "que les réserves américaines ont baissé de manière sensible. Elles sont au niveau d'août 2015. La production américaine, elle, a baissé de 290 000 barils/jour à 9,5 millions de barils/jour", rapporte Reuters. Ce qui fait dire au président de l'Opep, le ministre émirati de l'Energie, Souhaïl ben Mohamed el-Mazroui, que "l'Opep se rapproche de son objectif de ramener les stocks des pays industrialisés à la moyenne des cinq dernières années". Il s'attend à ce que le marché parvienne à l'équilibre en 2018 et que les pays de l'Opep poursuivent leurs réductions de production comme convenu jusqu'à la fin de l'année. Ainsi, en bonne partie, les prix sont en hausse en raison des limitations de production des pays Opep et non-Opep. "Les prix avaient été soutenus en novembre dernier par le renouvellement de l'accord de l'Opep", a rappelé un analyste chez CMC, cité par l'APS À noter que "les prix du brut se situaient au-dessus de 100 dollars en juin 2014 avant de s'effondrer et d'atteindre moins de 30 dollars début 2016. L'accord Opep-non Opep conclu fin 2016 a été renouvelé en novembre jusqu'à fin 2018". Mais il s'agit de savoir si cette hausse des prix du pétrole autour de 70 dollars va se poursuivre et si l'Algérie va profiter de cette conjoncture pour améliorer ses revenus en devises. En ce sens, on peut se demander si elle a réglé son problème de volume rencontré par Sonatrach en novembre et décembre derniers ? K. Remouche