La notion du gris est aussi évasée qu'une palette de peinture, où s'unissent le clair et le foncé dans l'idéale brillance de l'abstrait qu'esquisse l'artiste peintre Mourad Abdellaoui. Autrement, le gris qui est idolâtré dans l'"intimité" de l'élève de l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger (1989) n'est qu'un avant-propos, avant le "dialogue" du noir avec le blanc. Et sans qu'il ne se mélange à la grisaille qui altère l'âme charnelle du chic, le gris ambitionne d'intégrer la joie de vivre. Notamment dans l'art pictural, où le gris s'échauffe à l'"effervescence" lorsqu'il s'éloigne du "refus" de la "solitude" et de la "plaie" de l'isolement de la décennie noire. Se voulant tantôt neutre et parfois dominant, le gris, qui est la couleur maîtresse du lauréat du prix de l'artiste d'exception d'Ismaïlia (Egypte 2013), illumine l'horizon bleu-vert du "voyage" de l'Aïn Beïda vers la galerie Mohammed-Racim, où tout n'est que gris. C'est en tout cas le "défi" de cet enfant des Aurès qui extrait tant de tons de sa couleur fétiche qu'est le gris, pour crayonner de l'"émotion" mais aussi de la "tendresse". Sinon qu'il a de la "détermination" à fleur de talent, dont l'harmonie musicale, puisqu'il danse au tempo lorsqu'il peint tout en s'inspirant de l'air mélodieux de la Calypso qui souffle autour de la Jamaïque, où le regretté Robert Nesta Marley dit Bob Marley (1945-1981) a fait voyager le reggae et le mouvement rastafari au-delà de l'île des Caraïbes. Si tant et d'entraînants morceaux de musique reggae et de la flute chaouie, qu'il en a peint les toiles 3 et 4 du "rythme", soit d'éblouissantes toiles qui lèvent l'"obstacle" sur l'éclosion du talent de l'artiste peintre qui a laissé son empreinte murale au Maroc. Généreux, l'artiste peintre Mourad Abdellaoui inculque le beau à ses élèves, puisqu'il enseigne l'art à l'antique "Marcimeni", l'actuelle Aïn Beïda, d'où il est originaire. Que dire d'autre de la "contrainte" du gris ? Sinon qu'il a l'"audace" d'exister hors de la boîte de crayons de couleurs de l'écolier. D'autant plus qu'il est dénié au gris la qualité d'une couleur, puisqu'il ne taille pas de mine. Autre cause à l'exclusion du gris, le cendré loge au voisinage du blanc et du noir, qui revendiquent sa paternité. Du reste, le gris affiche triste mine de crayon, puisqu'il s'allie à la monotonie d'un ciel orageux et à l'exil hors de la boîte de couleurs. À dire vrai, le gris n'a pas non plus le fard d'une frimousse pimpante, puisqu'il se prête à la description au gris souris ainsi qu'au "tourbillon" de poussière d'un lieu de mémoire laissé à l'abandon. Néanmoins, le gris a de l'"impact", du fait qu'il est porteur de sagesse, notamment dans le port d'une chevelure au teint poivre et sel. Sobre et d'une exquise douceur, le gris sort de sa "solitude" et s'invite dans l'élégance du prêt-à-porter et dans la "détente" de l'esprit, puisqu'il est à la mode dans la peinture d'intérieur. Donc, si vous songez à vous entourer du beau, le mieux est d'aller à l'exposition de l'artiste peintre Mourad Abdellaoui, où le gris n'incarne plus l'ennui, mais la vie jusqu'au 26 juillet ! Louhal Nourreddine