Dans son « laboratoire », situé à son domicile, tous les murs sont chargés de ses tableaux dans lesquels il cherche à se transcender pour mieux « apprivoiser » son art et son style. Lors de la clôture de la 8ème édition du concours national des arts plastiques par la wilaya de Djelfa, le jury a décerné le premier prix, appelé El Quantas, au peintre plasticien Mourad Abdellaoui de Aïn Beïda. Cette consécration n'est pas le fruit du hasard mais bien due à un long cheminement artistique et une recherche exigeante et passionnante dans le domaine de l'art plastique. Un art qui n'a plus de secret pour le peintre dont le parcours a commencé voilà déjà 25 ans, depuis l'obtention de son diplôme de l'école des Beaux-Arts d'Alger en 1989 jusqu'à ce fameux prix d'El Quantas. La visite dans son atelier de peinture nous a édifié sur ce que Mourad a comme ambition dans la recherche du Beau, à travers ses tableaux, et surtout sa proportion à atteindre la perfection. Son atelier, qu'il appelle «mon laboratoire» est situé au 2e étage de son domicile, lequel respire par tous ses pores la poésie de la peinture. Tous les murs ou presque sont chargés de ses travaux où prédomine le gris. Il nous explique que dans toutes ses nouvelles réalisations, il multiplie les tons gris, car, pour lui, ces couleurs, un peu maussades, reflètent les problèmes quotidiens que vivent ses concitoyens, et il cite l'agressivité qui caractérise nos cités, la haine, la douleur, la mélancolie et le spleen. Abdellaoui fouille le fond de son âme, s'épanche pour être près de la réalité, même si ses tableaux réalisés dans le pur style abstrait se déclinent tous dans des gris clairs ou sombres, où l'oeil se promène sans pouvoir se fixer sur un point donné. C'est que Mourad a évolué depuis sa sortie de l'école d'Alger et cherche à se transcender pour mieux apprivoiser son art et son style. Après le figuratif et l'expressionnisme, il s'est jeté dans la peinture abstraite, un genre qui permet à tout un chacun de se faire une idée personnelle. «Après l'emploi de la peinture à l'huile, de la gouache, du pastel et de l'acrylique, j'utilise maintenant des matériaux mixtes, nous livre-t-il lors de cette visite.» Le peintre ambitionne, et c'est légitime, de prendre part à des expos dans d'autres pays dans les mois à venir. Souhaitons-lui de grands succès. Mourad Abdellaoui a participé à plus de 40 expositions individuelles et collectives. Certaines l'ont mené au Maroc, en Tunisiie et en Egypte (3 fois dans chacun de ces pays), au Liban et en Irak. Il a obtenu plusieurs prix.