À la veille de la comparution de certains de ses militants et d'autres cadres associatifs devant le tribunal criminel de Ghardaïa, le Front des forces socialistes (FFS) a interpellé par le biais d'une question orale le ministre de la justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, sur les "mesures et les modalités prises" pour que "les autorités judiciaires accomplissent leur noble mission en toute indépendance, sans céder aux pressions exercées par certaines parties au sein des services de sécurité et de l'exécutif local (...)" Selon les termes de cette question introduite le 11 du mois par le chef de groupe parlementaire, Chafaâ Bouiche, le FFS soutient que "ces pressions" visent à charger les mis en cause "d'accusations sans fondements et sans preuves" et qui ne servent "qu'à pourrir la situation et à semer la discorde dans la région". Sous contrôle judiciaire depuis une année, ces militants "pacifiques", dont le FFS rappelle qu'ils ont été à l'avant-garde des tentatives pour engager le dialogue entre les deux communautés en conflit depuis décembre 2013, sont poursuivis pour les chefs d'inculpation de "constitution de groupes de malfaiteurs dans le but de renverser le pouvoir", "incitation des citoyens à se rebeller contre l'Etat" et "atteinte à l'intégrité territoriale du pays". Même leur avocat, Me Noureddine Ahmine, est poursuivi pour "outrage à corps constitués" et "présentation de fausses preuves liées à un crime", accusations que le FFS qualifie de "dépassements dangereux à travers l'instrumentalisation de la justice" pour réprimer "des militants et des innocents". Le procès est prévu pour mercredi 18 janvier. Karim K.