La dépouille mortelle d'un Algérien, qui résidait à Marseille, a été sauvée in extremis d'une incinération ordonnée par le procureur de la République grâce à une course contre la montre menée par le consul général d'Algérie à Marseille. La décision d'incinération du corps se justifiait par le fait que le défunt, sous l'identité de Hossain Hassan, de nationalité française d'origine libyenne, n'avait pas de famille à Marseille, alors qu'il s'agissait d'un ressortissant algérien, a appris, hier, l'APS auprès du consul général. Le défunt avait en sa possession un livret de famille, un passeport de ressortissant français et un titre de séjour délivré en 2015 d'une validité de 10 ans en qualité de réfugié libyen sous le nom de Hossain Hassan. Mais les premières investigations de la police ont révélé des contradictions avec les autres documents trouvés chez lui. Les faits de cette douloureuse histoire remontent à l'été dernier au moment où un ressortissant algérien, qui connaissait bien le défunt, est venu informer le consul général qu'il s'agissait d'un ressortissant algérien, né à Oran, et qu'il s'appelait en réalité N. M. C'est sur cette information que le consul général a engagé une course contre la montre pour bloquer l'exécution de la décision du procureur de la République. Il lui a demandé de surseoir à sa décision pour lui permettre d'effectuer des recherches en Algérie sur l'identité exacte du défunt. Le wali d'Oran a été saisi sur la base des nom et prénom et de la date de naissance du défunt lequel a répondu en transmettant un acte de naissance avec l'identité de ses parents. Ces documents ont été remis au procureur de la République, mais ils se sont avérés insuffisants, faute d'empreintes, pour pouvoir identifier le corps de cet Algérien rentré en France en tant que "harraga". C'est à ce titre que le wali d'Oran a été sollicité, encore une fois, en vue de trouver une ancienne carte d'identité nationale établie en Algérie où on pouvait trouver ses empreintes. L'ancienne carte d'identité a été retrouvée et envoyée, mais l'empreinte était trop abîmée pour obtenir des résultats d'identification et le juge, chargé de l'instruction, a refusé de faire rapatrier le corps en Algérie, demandant ainsi une comparaison de l'ADN avec un de ses parents. Informée du décès de son fils, la maman a été contactée par le consul général, afin de se déplacer à Marseille pour identifier son enfant et subir un test ADN. Une fois arrivée à Marseille, la maman a reconnu son fils et les prélèvements ADN effectués ont confirmé l'affiliation. Le corps de N. M. qui a pu être rapatrié et inhumé à Oran a été sauvé in extremis d'une incinération. APS