La pénurie du lait en sachet perdure à Sidi Aïssa, à 98 km du chef-lieu de la wilaya de M'sila. La psychose s'est installée dans les esprits des consommateurs, qui sont au quotidien préoccupés et à la recherche d'un sachet de lait pasteurisé qui se fait très rare sur les étalages des commerçants de la région. En effet, les citoyens sont contraints de faire la queue pour s'offrir un sachet de lait. Certains commerçants exigent deux sachets de lait avec un litre de lait de vache. D'autres revendent le sachet de lait à 30 DA, au lieu de 25 DA, au vu et au su de tout le monde. Le consommateur n'a d'autre choix que de se résigner, en bousculant pour s'arracher quelques sachets de lait, pas plus de 2. "Je n'ai pas le choix ! C'est ça ou mes enfants n'ont rien à boire le matin", dira une mère venue faire la queue chez l'épicier du quartier. Certains commerçants exigent comme à l'époque des souk el-fellah que l'achat du lait en sachet de 25 DA soit accompagné par un autre produit. La rareté de ce produit de première nécessité a créé une tension palpable parmi les ménages, surtout ceux à revenus modestes, lesquels ne peuvent pas se permettre des paquets de lait en poudre à cause de leur cherté. "Le lait en brique est au-dessus de mes moyens. Un litre en brik est l'équivalent de 4 sachets de lait. Je ne peux supporter cette dépense, surtout avec l'inflation actuelle qui frappe les autres produits de premières nécessités", dira Douadi, père de 5 enfants. Un grand nombre de commerçants ont complètement cessé de vendre le lait en sachet. "Je ne veux pas créer de problèmes en vendant le lait en sachet. Les distributeurs exigent de nous de prendre avec une caisse de lait en sachet, une caisse de lait de vache et des produits dérivés (fromage, yaourt, jus,...)", dira Farès, un des commerçants de la ville de Sidi Aïssa. Les pénuries de lait sont devenues chroniques ces dernières années, sans que les responsables trouvent une véritable solution pour y remédier. Les producteurs de lait, qui ont requis l'anonymat, affirment que cette crise n'a pour seule cause que la réduction des importations de poudre de lait. "Avec cette crise économique, les autorités ne peuvent pas toucher directement aux subventions de ce produit de large consommation, mais les réduisent en diminuant les importations de la poudre de lait", nous confie le patron d'une laiterie privée. "Donnez-moi de la poudre nécessaire et je vous garantirai la disponibilité le lait en sachet", ajoute-t-il. En attendant une solution, le consommateur algérien doit changer son mode de consommation. Chabane BOUARISSA