Les logements minuscules abritent souvent plus de deux familles, vivant dans des conditions de promiscuité insupportable. Un SOS, encore un autre, vient d'être lancé en direction du wali d'Alger par l'association Ahd el-djedid (nouvelle génération) de la cité Mahieddine, dans la commune de Sidi M'hamed. Il s'agit de la même doléance relative au réaménagement de leur cité, un programme prévu par les autorités, il y a trois années, mais qui n'a pu être concrétisé au grand dam des familles qui continuent à vivre le calvaire sans même une lueur d'espoir. Dans leur requête, les membres de ladite association s'interrogent sur le devenir de ce projet, qui permettrait aux habitants de la cité, une fois concrétisé, de souffler sachant que leurs logements sont composés de F2 tout au plus, et où chaque famille compte un malade chronique, notamment chez les enfants. Le projet en question s'inscrit dans le cadre d'un programme global concernant plusieurs quartiers et cités de la capitale à grande densité humaine, comme c'est le cas de Diar Echems et El-Mahçoul (El-Madania) et Diar El-Kef (Oued Koriche). L'opération qui a démarré par un recensement des familles, pour lesquelles des fiches de vœux ont été remises, prévoyait de reloger celles qui ont exprimé le souhait de partir et en réaménagement les logements en pratiquant des ouvertures, de sorte à obtenir de plus grands appartements à même de répondre aux conditions minimums d'habitabilité. Malheureusement, les deux catastrophes (inondations de Bab El-Oued et séisme de 2003) ont complètement chamboulé la programmation des logements, prévus à cet effet. Ces derniers ont été distribués au profit des sinistrés et le problème reste toujours posé. Pour le président de ladite association, la reprise en main par les autorités de cette opération s'avère aujourd'hui une urgence, attirant l'attention sur les lamentables conditions dans lesquelles vivent des centaines de familles. Les caves et même certains vides sanitaires sont occupés, une situation qui est à l'origine de beaucoup de problèmes rencontrés par les habitants en matière d'assainissement, le réseau se trouvant obstrué par des travaux anarchiques ou encore à cause d'une saturation des capacités des conduites. Selon des spécialistes, seule une réfection totale du réseau pourrait résoudre le problème, indiquant toutefois que l'opération serait coûteuse. Pis, certaines familles ne trouvant d'autre recours à leur crise de logement que de bloquer les escaliers,en les adjoignant à leur minuscule appartement. Des citoyens, qui nous ont rendu visite à notre rédaction, se disent très déçus après avoir connu l'optimisme suite à l'opération de relogement des familles de la forêt Bobillot, lancée l'an dernier par, conjointement, l'APC et la circonscription administrative de Sidi M'hamed. Près de 400 baraques ont été rasées. “À l'époque, on nous avait rassurés que le dossier de la cité Mahieddine allait être pris en charge par qui de droit. Nous sommes au courant des mauvaises conditions dans lesquelles vous vivez, mais vos problèmes connaîtront bientôt une solution”, dira un citoyen citant les propos d'un responsable. Son voisin ajoutera que la cité Mahieddine a pu certes bénéficier de l'opération réhabilitation, menée au lendemain du violent séisme de mai 2003, mais les choses n'ont pas évolué pour le mieux, expliquant que le plus important pour les familles est d'avoir un peu plus d'espace où leurs enfants peuvent évoluer sans avoir à recourir à la rue, source de tous les dangers. D'autres précisent avoir remis plusieurs dossiers de demandes de logement, restées sans suite. Et c'est dans cette optique qu'ils sollicitent l'intervention des instances pour relancer le projet de réaménagement de leur cité, comme cela a été fait à Diar El-Kef. A. F.