Climat de France, Cité Mahieddine, Diar Chems, Hay Ennakhil, pour ne citer que ces cités-dortoirs sont autant sources de promiscuité que foyers de tension. Faut-il dire que la dégradation du bâti a pris des proportions alarmantes dans certaines cités populeuses, au point où deux, voire trois familles, vivent dans des cagibis, où chacune d'elles est confinée dans un espace d'habitation ne dépassant pas quelques mètres carrés. Des milliers de familles vivant depuis plus d'une cinquantaine d'années dans ces quartiers-favellas attendent que leurs conditions de vie soient améliorées. La solu- tion ? Soit attendre l'opération relogement, soit opter pour la construction anarchique dans les dépendances communes d'un immeuble. Et ce qui a suscité le courroux dernièrement à Diar Echems est illustratif à plus d'un titre : vivre dans un taudis que deux, voire trois familles partagent depuis des années n'est pas « commode ». Difficile de cohabiter lorsqu'on voit « des familles tassées dans des réduits de 13 m2 comme c'est le cas à Diar el Kef », dira un des élus de la commune de Oued Koriche, Farid Oumahamed. Des gens vivent dans des conditions lamentables depuis des lustres et attendent l'opération relogement ou que leur espace d'habitation soit requalifié. « Ce qui les pousse à empiéter sur l'espace commun », fait remarquer un locataire de la cité Climat de France. Cette cité construite en 1957 par Pouillon doit faire l'objet d'une requalification des cellules qui abritent quelque deux mille familles entassées. Quant à la cité Diar El Kef qui a été réalisée en 1957 par les architectes Daure et Berry, elle était destinée initialement au recasement des populations locales. Autrement dit, un centre de transit pour les sans-logis de manière temporaire. Mais depuis 1962, les quatre immeubles de la cité populeuse offrent un décor où, le moins qu'on puisse dire, il ne fait pas bon vivre. Des cellules de quelques mètres carrés abritent une maisonnée qui grossit au fil des ans, sans connaître un meilleur sort. « Les gens n'hésitent pas à construire sur la terrasse, la cage d'escalier, le hall d'entrée, aux abords des immeubles, etc. » note un locataire qui vient de bénéficier d'un logement neuf à Draria. Et c'est à la « faveur » des inondations du 10 novembre 2001 de Bab El Oued que la population de cette cité a manifesté son indignation et crié son ras-le-bol, en interpellant les autorités locales pour prendre en charge leurs doléances. A croire que le malheur des uns fait le bonheur des autres ! Un programme d'action a été mis en place en 2001 pour mettre en branle l'opération de réaménagement de la cité. En effet, la quatrième opération tiroir de la cité Diar El Kef vient d'être achevée. Ainsi, 89 familles ont bénéficié de logements réaménagés sur site et 261 autres ont été relogées au niveau des communes de Draria et Souidania. Rappelons que l'opération tiroir initiée par les autorités locales concerne le réaménagement des 790 cellules des immeubles de ladite cité, en des appartements décents affectés aux familles. Environ 400 familles ont pu bénéficier de cette opération recasement et relogement, initiée depuis 2002. La 5e et dernière opération tiroir concernera la requalification de 186 cellules qui seront transformées en 106 logements. Celle-ci démarrera, juste après la mobilisation de l'enveloppe qui sera affectée à l'APC dans le cadre du recasement et du relogement de 310 familles, rappelle notre interlocuteur.