L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a lancé lundi soir une campagne mondiale de levée de fonds baptisée "La dignité n'a pas de prix" pour récolter 500 millions de dollars en vue de compenser les coupes aux contributions américaines à son budget, a rapporté l'APS. Le Commissaire général de l'UNRWA, Pierre Kraenbühl, a souligné que cette campagne entend ainsi répondre à la situation critique dans laquelle se trouve l'agence, notamment pour ce qui est de la scolarisation de 525 000 élèves palestiniens inscrits dans les quelque 700 écoles gérées par l'UNRWA dans les territoires palestiniens et dans les pays de la région. La campagne intervient en parallèle à l'appel lancé aux Etats membres des Nations unies d'apporter des contributions financières supplémentaires pour équilibrer le déficit budgétaire de l'UNRWA suite à la réduction drastique des contributions annuelles des Etats-Unis, premier contributeur au budget de cette agence onusienne créée en 1949, a précisé M. Krahenbühl, qui s'exprimait via visioconférence depuis Amman lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York. Selon lui, les Etats-Unis avaient contribué l'année dernière avec 363 millions de dollars au budget de l'UNRWA, alors que pour cette année les Américains ont informé l'Agence qu'ils ne comptent apporter que 60 millions USD, en représailles à la réaction palestinienne contre la décsion de Donald Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d'Israël et contre laquelle les membres de la communauté internationale se sont tous levés. Le patron de l'UNRWA a ainsi souligné "l'importance cruciale de séparer les financements humanitaires (de l'UNRWA) des considérations politiques" à l'origine de la décision de Washington de réduire ses contributions budgétaires. "Les Etats-Unis sont évidemment souverains de déterminer le montant de leurs contributions (...) mais la question du financement de l'assistance humanitaire devrait être préservée", a-t-il dit. L'UNRWA, qui administre plusieurs programmes humanitaires destinés aux réfugiés palestiniens dans la région, notamment des hôpitaux et des écoles, emploie également quelque 30 000 personnes, dont l'écrasante majorité sont des Palestiniens qui s'inquiètent aujourd'hui du sort de leurs emplois, a regretté M. Krahenbühl. "Il n'est certainement dans l'intérêt de personne dans la région de voir les services de l'UNRWA perturbés. Le Moyen-Orient connaît déjà trop de problèmes pour voir celui-ci s'y ajouter", a-t-il averti. R. I./Agences