Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait hier 69,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi où il a atteint 70,24 dollars. Dans la même journée, le prix du panier de référence du brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est établi, lui, à 67,32 dollars le baril, contre 66,89 dollars la veille. Introduit en 2005, le panier de l'Opep comprend 14 types de pétrole, dont le Sahara Blend (Algérie), l'Iran Heavy (Iran), Es-Sider (Libye), Basra Light (Irak), Bonny Light (Nigeria), Arab Light (Arabie saoudite), Girassol (Angola) et le Mery (Venezuela). Dans l'euphorie du moment, le Sahara Blend grimpe en moyenne à 68 dollars. Cela devrait réjouir et le gouvernement et la compagnie nationale d'hydrocarbures. Il reste cependant à espérer que cette tendance à la hausse se maintiendra dans la durée. Pour le moment, il y a de l'optimisme dans le marché, confirmé par certaines institutions, dont le FMI. Et, il faut dire que l'optimisme quant à la progression de la demande mondiale de pétrole, un des facteurs-clés qui agissent sur les prix, a été d'abord suggéré par les prévisions de croissance du Fonds monétaire. Celui-ci table sur une progression de la croissance mondiale de 3,9% cette année et l'an prochain, contre 3,7% initialement prévu pour ces deux années. Evidemment, elle devrait permettre à la demande de brut d'augmenter de 1,8 million de barils/jour de plus cette année et de 2 millions l'an prochain, la demande "la plus forte sur une génération, si ce n'est dans l'histoire", ainsi que le fait remarquer l'institution multilatérale. Un chiffre exagéré ? Il est en tout cas différent de celui avancé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui avait estimé dans un rapport vendredi dernier que cette demande mondiale augmenterait de seulement 1,3 million de barils/jour en 2018. Les données du FMI confirment le sentiment déjà présent d'une synchronisation de la croissance mondiale susceptible de "dynamiser" la demande de brut et, partant, fouetter les cours du brut. Des propos du ministre saoudien de l'Energie, mardi dernier, sont venus accélérer la hausse des prix. Ce ministre a déclaré qu'il y avait de la place pour l'ensemble des producteurs, y compris ceux qui produisent du schiste aux Etats-Unis. Une manœuvre tactique ? Dans un rapport fraîchement élaboré, la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) fournit des éléments d'analyses sur la question du schiste, prévoyant que les perspectives d'investissement dans le pétrole de schiste "seront limitées" par le besoin de financement des entreprises. Qu'est-ce que cela signifie au juste ? L'organisme français met en avant des chiffres alarmants, indiquant ainsi que le cash-flow des entreprises reste limité face à des dettes qui arrivent à maturité en 2018. Elles sont largement supérieures à celles de l'année précédente (115,8 milliards, +172%), ce qui pourrait indiquer davantage de défaillances en 2018. Youcef Salami