Entamée le 16 janvier dernier, la grève des enseignants paralyse toujours la majorité des établissements scolaires — les trois paliers confondus — de la wilaya de Béjaïa. Le taux de suivi de la grève dépasse, selon le coordinateur de la wilaya du Cnapeste Slimane Zenati, les 80% pour les trois paliers de l'éducation. "Le Cnapeste tient à saluer la forte mobilisation des enseignants et la détermination dont ils sont animés malgré les intimidations, les harcèlements et les pressions exercés sur l'ensemble des enseignants grévistes et particulièrement sur les enseignants stagiaires et contractuels. Il condamne aussi le recours à la justice par la direction de l'éducation", nous a déclaré notre interlocuteur. Au passage, M. Zenati signale que la direction de l'éducation a, depuis hier, adressé des mises en demeure aux enseignants grévistes les sommant de reprendre le travail. En outre, comme pour souligner que son mouvement est loin de s'essouffler, M. Zenati signale "l'adhésion des enseignants d'autres établissements scolaires qui ont rejoint la grève hier". Au sujet de la rencontre d'hier entre les membres du bureau national du Cnapeste et des représentants de la tutelle, le coordinateur de la wilaya de Béjaïa nous déclare : "Nous sommes à l'écoute de l'évolution de ce nouveau round des négociations." Et de préciser que "quel que soit le résultat, le bureau national s'en remettra à la base pour décider de poursuivre ou pas la grève avant de convoquer un conseil national de notre syndicat". Autrement dit, la reprise n'est pas pour cette semaine en cours. Même s'il y a une décision de reprise émanant des AG, il faut la tenue d'un conseil national du Cnapeste. "C'est le fonctionnement démocratique du Cnapeste", renchérit M. Zenati. Ainsi, le rassemblement des enseignants grévistes auquel a appelé le Cnapeste pour aujourd'hui, à partir de 10h, devant le siège de l'académie, est maintenu. Un rassemblement qui sera suivi d'une marche des enseignants dans les rues de Béjaïa. Par ailleurs, les enseignants grévistes, affiliés au bureau de Blida du Cnapeste, ne décolèrent pas. Ils persistent dans leur mouvement de grève entamé il y a exactement trois mois et rien ne semble atténuer leur colère contre la directrice de l'éducation dont ils exigent le départ. Ni la défalcation de la totalité des salaires ni leur remplacement par des nouveaux enseignants ne semblent vouloir les faire reculer. Plus de 900 enseignants représentant les trois paliers du système de l'éducation, en majorité des lycées, se mobilisent plus que jamais. "Nous attendons les résultats de la réunion qui a regroupé hier, les représentants du bureau national et le ministère de l'Education. Pour l'instant, nous campons sur nos positions, c'est-à-dire, nous continuons notre mouvement de grève, jusqu'à la nouvelle décision du conseil national qui relève aussi des résultats de la réunion d'hier", a tenu à préciser Merzak Benmoussa, membre du bureau du Cnapeste de Blida. Du côté de la direction de l'éducation, l'opération de remplacement des enseignants grévistes a déjà commencé à travers les lycées et les CEM qui comptent un grand nombre d'enseignants grévistes. Pour rassurer les enseignants recrutés, la direction de l'éducation s'est engagée à faire un virement de leur salaire, à la fin de ce mois par le biais d'un fonds de la wilaya. L. OUBIRA/K. FAWZI