C'est la problématique posée lors du séminaire sur la revalorisation des espèces végétales peu employées et négligées tenu à Tizi Ouzou. “Pour éviter que des espèces végétales disparaissent, il est impératif de se fixer d'ores et déjà des objectifs qui doivent aboutir à la revalorisation et à la relance de ces espèces.” Telle est la problématique posée lors du séminaire sur la revalorisation des espèces végétales peu employées et négligées, organisé par l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé de Boukhalfa, wilaya de Tizi Ouzou. Une rencontre nationale, consacrée à deux espèces, le caroubier et le mûrier en l'occurrence, qui se fixe comme objectif de recenser les espèces végétales rarissimes dans un répertoire à usage agricole et revaloriser ces cultures en les insérant dans des projets de développement économique et social. À ce propos, les deux communications données par des spécialistes en agronomie n'ont pas été sans intérêt. Mohamed Améziane Chedded a mis l'accent sur les contraintes rencontrées dans la culture du caroubier, en dépit de son importance dans la vie sociale et économique. Additif alimentaire et fruit nutritif, le caroubier est également utilisé dans l'industrie agro-alimentaire et pharmaceutique. Il rentre même dans la fabrication de la pilule contraceptive. C'est un produit stratégique et économique mais “les pépiniéristes ne le cultivent pas parce qu'il ne se vend pas”, ont fait remarquer des participants au séminaire. La communication du professeur Omar Layoune sur la culture du mûrier a particulièrement retenu l'attention des séminaristes. Le conférencier est revenu jusqu'à l'origine de la moriculture en Chine ancienne pour expliquer les étapes de cet arbre fruitier et son importance dans la vie des hommes. Si le mûrier est un arbre d'ornement des espaces publics, son fruit est à usage domestique et industriel (confiture, sirop, limonade, gelée, pâtisserie…). De plus, la feuille du mûrier est utilisée dans l'industrie de la soie et son écorce dans la fabrication de tissu. Arbre à feuillage dense, le mûrier se développe dans un climat tempéré et davantage lorsque le sol, fertile, est frais et bien drainé. Des recommandations ont été préconisées lors de ce séminaire. Les séminaristes ont insisté sur la vulgarisation et la relance de la culture du caroubier et de la moriculture. Ces cultures, qui visent la sauvegarde du patrimoine génétique, gagneraient également à être réintégrées dans le plan de reboisement des forêts. Y. A.