Tous les syndicalistes qui se sont succédé au micro ont souligné que "tous les acquis sont arrachés par la lutte de leur structure syndicale" et ont appelé leurs adhérents à "rester mobilisés jusqu'à l'aboutissement de leur combat". Ils étaient quelques milliers d'enseignants, affiliés au Cnapeste et en grève illimitée depuis le 16 janvier dernier, à avoir investi, hier, la rue à Béjaïa. Au neuvième jour de leur grève, les enseignants ont observé, à 10h, un rassemblement devant le siège de l'académie, avant d'entamer une marche dans les principales artères de la ville. Une double action de rue à laquelle avait appelé le Cnapeste, décidée par le conseil de wilaya extraordinaire, tenu le 24 janvier dernier, après que la chambre administrative ait statué en référé sur la grève, qualifiée d'illégale. Ils étaient des milliers, plus de 3 000 selon le Cnapeste, à avoir répondu présent au rassemblement et à avoir battu le pavé dans les rues de la ville de Béjaïa. Devant l'édifice de l'académie, les membres du bureau de wilaya dudit syndicat ont improvisé, comme d'habitude, une prise de parole. Tous les syndicalistes qui se sont succédé au micro ont souligné que "tous les acquis sont arrachés par la lutte de leur structure syndicale" et ont appelé leurs adhérents à "rester mobilisés jusqu'à l'aboutissement de leur combat". "Aujourd'hui, c'est une autre démonstration de force par la rue. Et c'est une preuve que notre mouvement ne s'est pas essoufflé", a déclaré, de prime abord, le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Slimane Zenati, avant de souligner que "la justice n'a pas déclaré notre grève illégale, mais elle nous demande de reprendre le travail". Et d'enchaîner : "Nous avons présenté tous les PV des négociations avec l'académie dans lesquels sont consignés les engagements de notre tutelle à satisfaire nos revendications. Malheureusement, la direction de l'éducation n'a pas tenu ses promesses." L'intervenant appuie ses déclarations par les différents procès-verbaux cosignés, particulièrement les PV du 6 décembre 2017 et celui du 11 décembre 2017. "Les pouvoirs publics et les parents d'élèves, voire toute la société, savent que l'académie n'a pas tenu ses engagements pour la prise en charge de nos doléances", estimera M. Zenati, avant de dénoncer "l'instrumentalisation de la justice contre son syndicat et tous les syndicats autonomes et les pressions et les intimidations exercées sur les enseignants grévistes". L'orateur a averti, plus loin dans son intervention, les enseignants grévistes de ne signer aucun document émanant de leur tutelle car rien n'est fondé. Dans la foulée, M. Zenati n'a pas manqué de dénoncer "la clientèle de l'académie", notamment la commission de wilaya des œuvres sociales de l'éducation. S'agissant de l'échec du dialogue de la veille entre le bureau national du Cnapeste et le ministère de l'Education, l'intervenant l'a imputé à Mme la ministre. "Le Cnapeste appelle à un dialogue sérieux, responsable et fructueux qui va aboutir sur la prise en charge de nos revendications", a-t-il soutenu, avant d'annoncer l'arrêt de la grève illimitée de son syndicat à Béjaïa pour hier, à 17h, et son adhésion au mot d'ordre de grève nationale illimitée, à partir d'aujourd'hui, à 8h, à laquelle a appelé le conseil national du Cnapeste. Après leur rassemblement, les enseignants ont sillonné les rues de la ville de Béjaïa. Les manifestants ont démarré du lieu de leur rassemblement en empruntant la rue de la Liberté puis le boulevard Amirouche et fait le détour vers le siège de la cour de Béjaïa. Après avoir observé une halte devant la cour de Béjaïa, les marcheurs ont regagné le point de départ de leur marche avant de se disperser dans le calme. L. Oubira