La ministre a estimé que le contrat en question est tout à fait "normal". Il permettra, dit-elle, à Algérie Télécom d'acquérir une technologie et un savoir-faire. La ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Imane-Houda Faraoun, a nié, hier, lors de sa visite à Bouira, que le contrat paraphé entre Algérie Télécom et l'opérateur chinois Huawei, concernant le développement du réseau de fibre optique, a été surévalué. "Je démens catégoriquement ces allégations, car le contrat signé inclut également le transfert de technologie", a-t-elle insisté. Pour elle, c'est un contrat "normal" qui permettra à Algérie Télécom d'acquérir une technologie et un savoir-faire. Pour rappel, ce contrat avait suscité des interrogations, voire des suspicions, à cause notamment de son prix, estimé à 335 millions de dollars US. Interrogée par Liberté à propos de la mise en place d'un conseil de concurrence, la ministre éludera cette question, tout en précisant simplement que ce conseil travaillera "sans chevauchement d'attributions" avec l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). La création de ce conseil est perçue par de nombreux experts comme étant un désaveu pour l'ARPT. Ce "gendarme" des télécommunications, dix-sept ans après sa création, suscite moult interrogations quant à son rôle dans l'émergence d'un paysage concurrentiel "sain" qui devrait profiter au consommateur. Certains experts dans le domaine des technologies de l'information et la communication, notamment Younès Grar et Ali Kahlane, n'hésitent pas à qualifier l'ARPT d'"arbitre qui ne sort jamais de carton jaune". S'agissant de la politique mise en place concernant la création d'un Data Center (centre d'hébergement d'ordonnées numériques), la ministre fera savoir que le futur Data Center de Lakhdaria sera exclusivement dédié aux données de l'Etat. "Ce Data Center va comporter les données sensibles propres à la sécurité nationale", a-t-elle souligné. Pour ce qui est du futur centre d'hébergement d'Annaba, Imane-Houda Faraoun indiquera qu'il répondra aux standards internationaux : "Nous souhaitons à court et moyen terme héberger les données nationales et internationales en Algérie, avec des prix qui seront étudiés, afin de répondre aux besoins de tous nos clients." Concernant la commercialisation des services du satellite Alcomsat1, la MPTTN tablera sur le mois de juin prochain. "Actuellement, il est en phase de test et entièrement opérationnel, néanmoins, nous préférons temporiser pour être totalement prêt le moment venu." Hier, ce fut également le lancement commercial de la technologie FTTx d'Algérie Télécom qui permettra de passer de 20 mégas actuellement à 100 mégas. Selon Mme Faraoun, cette technologie vise à "garantir la modernisation de la desserte télécom jusqu'aux clients finaux, aujourd'hui assurée par une simple paire de cuivre et, dans une moindre mesure, par les réseaux câblés". Et de poursuivre : "Le projet très haut débit répond ainsi à quatre objectifs majeurs, dont la performance technologique ; l'ouverture durable et pérenne de la concurrence dans l'offre de services." Lors des tests de la FTTx, réalisés au niveau de la cité des 140-Logements de Bouira, l'hôte de cette wilaya affirmera que les services d'Algérie Télécom ont accompli un grands pas dans la modernisation du réseau Internet, même si, admet-elle, il reste encore à parfaire. "Nous disposons d'un réseau qui nécessite une mise à niveau si nous souhaitons que les clients accèdent à ce service, c'est pour cela que nous avons élaboré un projet mixte où les nouveaux accès, autant que ceux existants, seront éligibles à desservir un débit allant jusqu'à 100 Mb/sec", a-t-elle déclaré. RAMDANE B.