La 6e édition des Journées de la photographie, qui se déroule du 1er février jusqu'à aujourd'hui dans la ville d'Oran, est le fruit d'un partenariat qui ne se dément pas entre le club de photo ISO Club et l'Institut français d'Oran. L'évènement a, dès ses deux premières journées, consacré moult rencontres et échanges, entre conférences, expositions et ateliers. Mais plus que tout, cette 6e édition, a offert aux passionnés de la photographie, qu'ils soient Algériens ou venant de France et d'Afrique, l'opportunité de rencontrer un invité de marque en la personne du grand reporter-photographe, reconnu mondialement Reza Deghati. Et c'est comme le diront le directeur de l'Institut français et le photographe Hamid Aouareg, "un honneur" pour les amoureux de la photo de se trouver à ses côtés. Si le photo-reporter se prêtera avec humilité aux jeux des questions et des échanges sur son art, sur ce langage universel qu'est la photo, distillant le ressenti du photographe lors d'une rencontre-débat jeudi matin, Reza ne manquera pas en quelques mots d'expliquer en quoi la photo est magique : "Deux personnes peuvent expliquer qu'une photo est belle : le photographe lui-même mais surtout la personne qui voit la photo. Si celle-ci lui fait vibrer le cœur, la touche, alors c'est ça une photo réussie". Une manière simple de faire comprendre aux passionnées de la photo, que la technologie et toute la maitrise des techniques "du langage photo" n'apporteront rien s'il n'y a pas de ressenti et d'émotion transmis. D'ailleurs, Reza réservera encore à son auditoire fasciné une autre leçon simple, notamment pour les jeunes photographes membre d'Iso Club qui exposaient. "Tous les métiers ont leurs outils depuis toujours" dira-t-il. "La photographie aussi, pareil pour l'écriture. L'outil est une chose et la créativité, ce qu'on en fait, c'est complètement différent. Pour ceux qui font la photo, en fait il y a le faiseur de photo et le photographe. Ce sont deux choses différentes...". Ajoutant que "le meilleur dans la photographie, ce sont les rencontres avec les gens et l'échange des regards, car dans le regard c'est l'âme d'une personne que vous voyez". Et c'est assurément pour cela que Reza reste ce photographe reconnu de par le monde et engagé dans des projets humanitaire aux quatre coins de la planète. Pour nombre de jeunes photographes Algériens, ces journées de la photographie sont une occasion de confronter leur travail aux regards du public et d'autres artistes photographes. C'est le cas de Sonia Kessi qui expose sa série "La nouba des bergères" montrant un vécu de femmes dans les campagnes faites de durs labeurs. Il y a aussi Sofiane Bakouri qui s'est fait un nom dans le monde difficile de la photographie et qui donnera une conférence sur les paysages. D'autres photographe invités à l'image d'Ahmed Aït Issad d'Alger, qui ne travaille qu'avec des smartphones, avec sa série "L'Algérie vue d'en bas". Des artistes photographes de Toulouse, de Strasbourg et du Niger ont également été conviés à cet évènement. Autant de découvertes à faire sur la photo, jusqu'aujourd'hui à Oran. À noter enfin que l'édition de cette année s'est ouverte à d'autres lieux d'expositions en plus de l'Institut français, comme le musée Zabana, des galeries d'art, et des restaurants qui ont consacré leurs espaces aux expressions culturelles. D. LOUKIL