Le flux de migrants sur les côtes méditerranéennes de l'Europe ne faiblit pas, selon le dernier rapport de l'Organisation internationale pour les migrations, alors que le nombre de victimes ne cesse d'augmenter. Des patrouilles marocaines ont repêché, samedi dernier, les cadavres de 16 migrants et réfugiés, dont 15 sont d'origine subsaharienne et de nationalité marocaine, après qu'ils aient été repérés depuis un bateau espagnol, selon les autorités espagnoles et marocaines. Les victimes avaient été aperçues par l'équipage d'un ferry espagnol, le Sorolla, qui a alerté les secours en mer des deux pays, a indiqué la préfecture de l'enclave espagnole de Melilla, voisine de Nador. Cette source avait auparavant fourni un premier bilan de près d'une vingtaine de cadavres repêchés en mer par les secours marocains dans leurs eaux territoriales. Ces victimes allongent la longue liste enregistrée depuis une semaine sur les côtes européennes, alors que s'ouvre demain en Italie «la Deuxième conférence sur les pays de transit des migrants», dans l'espoir de trouver une solution à ce problème. Entre-temps, un nouveau rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU indique que 5 502 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de cette année. À la même date en 2017, ils étaient 5 288 à aborder les côtes européennes, souligne la même source. Quelque 58% d'entre eux sont arrivés en Italie, alors que le reste est réparti entre l'Espagne (22%) et la Grèce (20%). Il est également précisé que 965 personnes ont été secourues en mer pendant le week-end par des navires de sauvetage italiens et internationaux, et certains étaient toujours en cours de rapatriement à terre. Ce dernier bilan n'a pas été inclus dans le rapport de l'OIM. Par ailleurs, les garde-côtes libyens ont secouru vendredi 362 migrants clandestins de plusieurs nationalités au cours de trois opérations distinctes au large des côtes occidentales de la Libye, selon un porte-parole de la marine libyenne. La première opération a eu lieu au large d'Al-Khoms, à quelque 120 km à l'est de Tripoli, où 89 migrants ont été secourus, a précisé Ayoub Qassem, cité par Chine nouvelle. Une deuxième patrouille effectuée par le navire Kifa au large d'Abou Kamach, à 120 km à l'ouest de Tripoli, a repéré deux bateaux endommagés et 250 migrants ont été secourus. Au total, depuis le début de l'année, 243 personnes ont disparu ou péri en mer Méditerranée. Pour en revenir aux chiffres du rapport de l'OIM, qui cite les statistiques du ministère italien de l'Intérieur, ils dressent la liste des 11 principales nationalités des quelque 120 000 migrants irréguliers arrivés d'Afrique du Nord en 2017. Parmi les 5 principaux pays d'origine, on retrouve le Nigeria, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Bangladesh, et ce dernier est le pays dont proviennent le plus d'arrivées irrégulières sur cet itinéraire par rapport à 2016. Parmi les autres concernés, on retrouve l'Erythrée, le Soudan, le Sénégal, la Gambie, la Tunisie et le Maroc. Merzak Tigrine