Le lieu exact dans la capitale et le type de manifestation devraient être communiqués ultérieurement par les organisateurs. Pour bien entamer le quatrième mois de grève qu'il a enclenché, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) compte organiser, lundi prochain, à Alger, une manifestation pacifique d'envergure nationale. Outre les 15 000 résidents en grève, les externes exerçant dans les 14 CHU du nord du pays se joindront à cette action nationale. Les blouses blanches de différents autres paliers viendront ainsi réitérer leur solidarité à leurs confrères qui protestent depuis le 14 novembre 2017 contre leurs conditions socioprofessionnelles. Selon un communiqué du bureau national du Camra, cette nouvelle action de protestation de terrain a été votée à l'unanimité par les assemblées générales tenues dans les 12 facultés de médecine au niveau national. Le lieu exact à Alger et le type de manifestation à organiser seront communiqués ultérieurement par les organisateurs. "L'organisation d'un sit-in ou d'une marche pacifique à l'intérieur d'un CHU, la question sera tranchée dans les prochaines heures. Mais nous sommes conscients que les marches pacifiques à travers les rues d'Alger sont interdites par la loi. Nous sommes instruits et civilisés, nous n'allons, quand même, pas défier les lois de la République. Mais nous allons faire entendre notre cause une nouvelle fois dans la capitale", nous précisera un délégué du Camra. La manifestation pacifique de ce lundi se veut, dit-on, une forte riposte aux exigences formulées par la commission intersectorielle qui a conditionné la reprise du dialogue avec les représentants du Camra par le gel de la grève. D'ailleurs, les résidents n'ont pas tardé à signifier, clairement, au département ministériel du Pr Mokhtar Hasbellaoui, qu'ils refusent de poursuivre le dialogue sous conditions, tout en restant favorables à une solution concrète et définitive du conflit. La tutelle de la santé semble s'atteler, dit-on, à mettre en place une commission qui produit "des propositions stériles". Les protestataires, quant à eux, maintiennent le débrayage comme moyen de pression, pour faire aboutir leur revendication phare, à savoir la réforme du service civil qui continue à être l'objet de discorde entre les deux protagonistes. Le ministère, tout en reconnaissant les limites du service civil dans sa forme actuelle, a fait des propositions "superficielles qui restent en décalage des attentes des médecins résidents". Les représentants du Pr Hasbellaoui remettent à chaque occasion l'impossibilité de surseoir à une loi ancienne de 34 ans du jour au lendemain. Cependant, les futurs spécialistes n'abdiquent pas. Au contraire, ils se disent, plus que jamais, déterminés à poursuivre et à durcir leur mouvement jusqu'à l'abrogation du caractère obligatoire du service civil et à le remplacer par des mesures incitatives. Sur un autre plan, les médecins résidents se disent confiants quant à l'aboutissement de leur cause, malgré les pressions exercées par l'administration à leur encontre, en procédant à des ponctions sur salaires des grévistes par certains établissements hospitaliers. Les résidents espèrent, enfin, que le président de la République interviendra pour mettre fin à ce conflit qui ne dérange pas outre mesure. "Nous attendons un geste fort de la part du président de la République pour nous réhabiliter dans nos droits", concluent-ils. Ce conflit social est en passe de pulvériser le record national de longévité. Hanafi H.