Les travaux de la Conférence internationale sur la nomenclature des branches et spécialités de la formation professionnelle se sont poursuivis, hier, à Alger par plusieurs communications portant essentiellement sur le projet de nomenclature nationale des emplois et métiers (NNEM). Ce projet se veut être, selon les participants, “un instrument commun et opérationnel pour la gestion des métiers et emplois”, mais aussi et surtout “un outil stratégique conçu pour l'intermédiation sur le marché du travail”. En somme, il s'agit d'une nomenclature “capable de répondre aux besoins des différents acteurs du marché de l'emploi et de la formation”, précise-t-on. Ce projet se fixe pour objectif la redéfinition des espaces professionnels et la mise en place d'une banque de données sur les emplois et métiers, tout en instituant un instrument de dialogue et de négociation commun aux différents acteurs. À cet égard, M. Zaki Zouhir Riabi, coordonnateur d'études au Centre d'études et de recherche sur les professions et les qualifications (Cerpeq), a déclaré à l'APS que ce projet qui a démarré en 1993 “nécessite énormément de moyens humains et matériels”, soulignant le “manque d'informations” dans le domaine de la formation professionnelle. Il a précisé, également, que le Cerpeq “ne peut à lui seul mener ce projet jusqu'au bout”, mais “si tous les moyens seront réunis, nous pourrons réaliser ce projet dans trois ans”, a-t-il suggéré. La mise en place de cette nouvelle nomenclature impliquera la rénovation des diplômes et la refonte des programmes existants, ainsi que l'acquisition d'équipements technicopédagogiques pour les nouvelles spécialités et la mise à niveau des ateliers et laboratoires. Elle devra aboutir, en outre, à l'élaboration d'une carte des formations et la mise en œuvre d'une nouvelle organisation de ces formations. Toutefois, ces organes et ces instruments restent “insuffisants”, selon les participants à cette rencontre qui préconisent le renforcement des capacités du Cerpeq et des instituts de la formation professionnelle de même que la révision des nomenclatures nationales, particulièrement celle ayant trait aux niveaux de qualification. Pour sa part, M. José Rose, directeur-adjoint du Centre d'études et de recherche en qualification (Cereq) à Marseille, a exposé l'expérience française en matière de la construction des nomenclatures qui remonte, a-t-il dit, à de nombreuses années. L'intervenant a précisé en ce sens qu'il y a deux nomenclatures, l'une concernant les spécialités de formation et la seconde relative à l'emploi, avec des répertoires des métiers et des emplois. L'objectif d'une nomenclature, a indiqué l'expert français, est “d'aider à la prise de décisions dans le domaine de la formation et de l'emploi”, soulignant que cela “nécessite des outils de classement et d'organisation de l'information”. Cependant, il a expliqué qu'une nomenclature “correspond à un pays dans une période bien déterminée” et qu'on “peut avoir des expériences ailleurs”, mais, a-t-il rétorqué, “ce serait une erreur d'imaginer qu'on puisse transposer ces expériences”. Par ailleurs, les travaux en atelier devraient se poursuivre par des communications sur la gestion de la nomenclature des formations professionnelles, la méthodologie de construction de la nomenclature et son évolution. Cette conférence, ouverte officiellement avant-hier, sera sanctionnée par plusieurs recommandations sur la révision et l'actualisation de la nomenclature des spécialités et branches de la formation professionnelle, a-t-on appris auprès des participants. R. N.