"Mon retrait de cette instance implique automatiquement l'organisation d'un congrès extraordinaire sur le plan statutaire", affirme le député, ancien premier secrétaire du parti. Le Front des forces socialistes (FFS) s'enfonce, encore une fois, dans la crise avec la démission surprise, hier, du membre de son instance présidentielle et député de Boumerdès, Ali Laskri. Une démission qui va contraindre le parti à organiser un congrès extraordinaire pour renouveler cette instance vidée après le départ de trois de ses membres. Saïda Ichalamen et Laskri démissionnaires, et Rachid Halet exclu. "Je vous informe de mon retrait, en démissionnant en ma qualité de membre de l'instance présidentielle et coordinateur, à compter de ce jour et de remettre mon mandat aux militants qui m'ont élu lors du 5e congrès", a écrit M. Laskri dans son message de démission dans lequel il n'évoque pas les raisons de sa décision de quitter le parti. Et de préciser que "Mon retrait de cette instance implique automatiquement l'organisation d'un congrès extraordinaire sur le plan statutaire". Il ne reste donc dans l'instance présidentielle que Mohand-Amokrane Cherifi et Aziz Baloul. Il ne verse cependant pas dans le pessimisme quels qu'eussent été les motifs qui l'ont poussé à la démission. "Car, a-t-il ajouté dans son message, le congrès extraordinaire sera dans l'intérêt salvateur du parti, à travers l'élection d'une nouvelle instance présidentielle, ce qui va amener une nouvelle dynamique d'espoir de tout un peuple." Et c'est dans cette dernière phrase que M. Laskri résume la situation du parti et implicitement les raisons de son retrait et place son espoir de sauvegarder le parti à travers l'élection d'une nouvelle équipe à sa tête. Parce que, est-il suggéré, c'est au niveau de l'instance présidentielle que réside l'anomalie, le blocage ou le dysfonctionnement du parti. Et le seul espoir de la sauver de la mainmise de certains cadres qu'il évite d'évoquer est d'organiser ce congrès extraordinaire — le congrès ordinaire est prévu pour le mois de mai prochain — où sera élue la nouvelle équipe qui va le diriger. En clair, remettre le parti sur sa voie originelle. Pour ce faire, Ali Laskri a trouvé la meilleure parade pour tenter, du moins, semble-t-il, de renverser les rapports de force et laisser le choix aux militants de désigner les futurs membres de l'instance présidentielle. Sa démission impose ainsi la tenue de ce congrès. Ainsi, Laskri a piégé ceux qui ont fait main basse sur le parti qui a connu d'ailleurs, pour cette raison, une saignée de cadres et de militants. En effet, depuis la maladie d'Aït Ahmed et jusqu'à sa mort, le FFS a fait l'objet de plusieurs tentatives d'OPA de certains groupes, passant des mains d'un groupe à un autre, laissant, à chaque fois, des cadres partir, fonder d'autres partis ou rejoindre les autres formations politiques, alors qu'il subit des pressions et des tentatives de récupération de la part du pouvoir. Et c'est cette dernière question qui est souvent revenue dans les débats internes et a déclenché des crises. Certains dissidents sont allés jusqu'à dire que la nouvelle direction a mis le parti à la disposition du pouvoir, en la qualifiant de "clique". Djilali B. Membre de l'instance présidentielle depuis 2013, Ali Laskri a occupé à deux reprises le poste de premier secrétaire du parti, de 2004 à 2007 et de 2011 à 2013.