Comme pour les élections législatives de 2012, le FFS, qui avance des arguments tout aussi vagues que sa décision de prendre part aux prochaines échéances prévues durant le printemps 2017 laisse beaucoup de zones d'ombre. «Se basant sur le constat alarmant de la situation du pays, marquée par le statu quo politique, la paupérisation du pays et une gouvernance illégitime, corrompue et incapable de résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe le pays, autant de facteurs qui menacent la stabilité, l'unité et la souveraineté nationale (…), le conseil national a décidé à l'unanimité de participer aux prochaines élections législatives et locales», écrit le parti dans sa résolution politique sanctionnant la session ordinaire du CN tenue vendredi. Et d'inviter ses structures «à se mobiliser pour assurer le succès de cette participation». Un choix aux considérations pas trop convaincantes, puisque le parti ne fait que réitérer son idée selon laquelle «seule la reconstruction du consensus national permettra de mettre fin à ce régime responsable de cette situation». Mais comment briser le statu quo ? Comment mobiliser pour un projet qui peine à se concrétiser ? Ou encore comment renverser les rapports de force ? À ces questions, le FFS ne donne pas de réponses claires. Pourtant, les 4 membres de l'instance présidentielle (après l'exclusion de Rachid Halet) et le premier secrétaire national du parti ont tous défendu la décision, répondant au passage aux accusations de «compromission avec le pouvoir» lancées par Halet. Ce dernier «a des confidences par des cercles auxquels il est initié», a répliqué hier Aziz Baloul, lors d'une conférence de presse animée au siège national du parti. Et d'enchaîner : «On n'en est pas à la première accusation contre le FFS, et de toute façon, que le parti adopte la participation ou le boycott, il dérange». Baloul, qui considère «le dossier Halet clos», précise que le député de Tizi Ouzou restera un «militant comme tous les autres». Halet : «Un dossier clos !» Mais l'orateur a tenu d'abord à apporter une réponse à sa radiation. «Au FFS, nous sommes contre l'impunité. Il y a des structures et nous avons essayé de régler ce problème à l'amiable, mais M. Halet ne s'est pas présenté aux trois convocations de la commission de médiation, estimant qu'il bénéficiait de l'immunité, étant élu sur une liste fermée», précise Aziz Baloul, avant d'asséner : «On l'a ramené pensant avoir bien fait. Mais l'histoire a fini par nous rattraper car un repenti reste un repenti», dans une allusion au retour de Halet au parti, après sa démission durant les années 90. Dans cette crise ouverte que la direction refuse de reconnaître, le FFS semble avoir trouvé le bouc émissaire : la presse ! C'est d'ailleurs mentionné noir sur blanc dans la résolution du conseil national qui rend hommage aux militants pour avoir «déjoué les manœuvres, appuyées par une campagne médiatique mensongère et haineuse, visant à affaiblir le parti à la veille d'échéances électorales». D'autre part, Saïda Ichallamène, que Rachid Halet a épargnée de la liste de «putschistes» composée selon lui des Chérifi, Baloul (Aziz et Karim), Laskri, Salima Ghezali et Chafaâ Bouaïche, a fini par appuyer la décision de radiation prononcée le 6 décembre dernier. «Je suis respectueuse des textes. La commission est souveraine et chaque militant est passible de sanctions quand il commet une faute», a-t-elle déclaré. Enfin, le présidium continuera de fonctionner à 4 membres jusqu'au prochain congrès qui «sera ordinaire», précise Ali Laskri, défendant le fait que «le FFS va bien» après avoir reconnu qu'«il y avait des problèmes au sein de l'instance». L'orateur a annoncé un conseil national extraordinaire pour le 16 décembre et des changements au sein du secrétariat national, sans pour autant parler du sort de l'actuel premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa. Le FFS organisera un grand meeting le 24 décembre prochain à Alger, soit au lendemain de la commémoration du 1er anniversaire du décès de son chef historique Hocine Aït Ahmed.