De nos jours, la cause environnementale, étant d'une importance capitale, est prise au sérieux dans divers pays du monde. L'un des facteurs majeurs influant sur cette cause : les divers déchets, qu'ils soient ménagers ou industriels. Le taux annuel de déchets en Algérie est estimé à 23 millions de tonnes. Avec la croissance démographique qui engendre une croissance de consommation, le taux annuel d'accroissement est évalué à 3%. Pour faire face à cette situation, on parle de valorisation des déchets et de recyclage. Pour distinguer ces deux alternatives l'une de l'autre, la valorisation des déchets est définie comme un ensemble de procédés par lesquels on transforme un déchet matériel ou organique à des fins d'usage spécifique. Il s'agit en d'autres termes d'isoler et de récupérer dans les déchets de la matière première qui est destinée soit au compostage, à la production d'énergie (valorisation énergétique) ou au recyclage. Le recyclage à son tour, est un procédé de traitement des métaux, plastiques et autres déchets, qui permet de réintroduire dans le cycle de production d'un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire arrivé en fin de vie, par exemple, le verre de bouteilles usagées qui est impliqué dans la fabrication de bouteilles neuves.
Ces solutions peuvent contribuer essentiellement à la réduction des volumes de déchets, et donc du taux de pollution qu'ils causeraient vu le nombre d'années nécessaires à la dégradation de certains matériaux. On cite aussi la préservation des ressources naturelles car au lieu d'extraire de la matière nouvelle, on utilise celle qui est recyclée. Malheureusement, les statistiques indiquent que le pourcentage de valorisation en Algérie ne dépasse point 10% des déchets produits. Prenons en exemple les déchets spéciaux (pneus, huiles usagées, batteries) : 300000 tonnes/an sont générées, dont seulement 50% sont valorisées. Or, la valorisation des pneus à eux seuls (collecte, tri, transport, traitement et broyage) suffit pour produire les tapis de route, granulats, et autres composés utilisés en géotechnique, ce qui permettra de subvenir aux besoins et exigences du marché. Sans négliger les produits en téréphtalates d'éthylène (bouteilles en plastique...) qui représentent un gisement de matières recyclables, avec un volume de 350000 tonnes/année ainsi que d'autres produits. La récupération et la valorisation des déchets, après avoir longtemps été un aspect purement environnemental, sont devenues des activités économiques très rentables sur le plan financier et dont le marché est très prometteur en Algérie. Malheureusement, ce processus peine à se développer au niveau local. Une faiblesse due essentiellement au manque de sensibilisation citoyenne, notamment de la jeune génération et de la classe estudiantine, à l'absence de culture de tri sélectif des déchets -ce qui peut faciliter davantage la tâche de collecte et de traitement-, au manque d'entreprises spécialisées dans le domaine -qui, même dans le cas contraire, demeurent sans promotion-. A cet effet, il faut noter l'existence d'une Agence Nationale des Déchets (AND) partenaire dans l'organisation du salon internationale de la récupération et valorisation des déchets (REVADE), un salon méconnu vis-à-vis de la jeune génération, et dont l'objectif est de rassembler l'ensemble des entreprises spécialisées privées nationales et étrangères afin d'éclaircir les différents processus de leurs activités (collecte, tri, transport, traitement, valorisation et recyclage des déchets), la promotion et l'encouragement de l'investissement dans ce créneau pour la création de nouvelles entreprises, sans oublier le forum sur l'économie et l'industrie des déchets en Algérie (FEIDA) qui organise des conférences, réunissant des professeurs, chercheurs et industriels impliqués dans la valorisation, pour faire converger l'ensemble des efforts, et sensibiliser à la question de l'environnement qui demeure une notion floue chez le grand public. Juba AIT ABDELMALEK Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/CAP (EN Polytechnique)