Liberté : M. Bahloul, la dernière journée des championnats des Ligues 1 et 2 a connu des envahissements de terrain, notamment à Sidi Bel-Abbès et à Chlef, et des scènes de violences. Lors de sa réunion jeudi, le bureau fédéral de la FAF a décidé que chaque rencontre qui connaîtra justement un envahissement de terrain sera automatiquement arrêtée. Ce qui n'a pas été fait. Pourquoi ? Amar Bahloul : Effectivement, lors de la réunion du bureau fédéral de la FAF, tenue jeudi, nous avons décidé que lorsqu'il y a envahissement conséquent de terrain dans un match, c'est-à-dire quand les conditions de sécurité pour le déroulement de la rencontre ne sont plus réunies, la partie doit être arrêtée. La FAF ne veut plus que des exemples de la rencontre JSMS-GCM – où il y a eu un envahissement des supporters en plein match mais l'arbitre qui a été d'ailleurs sanctionné par la CFA n'a pas arrêté la partie – se reproduisent. Bien au contraire, il a cédé à la pression faussant même le résultat du match ensuite. Cependant, vous pensez bien qu'une telle décision prise par l'exécutif de la FAF a besoin d'un texte réglementaire, du moins d'une note explicative, envoyée à toutes les parties concernées, pour être applicable. Nous n'allions tout de même pas envoyer un brouillon à tout le monde pour appliquer une telle mesure, alors qu'elle a besoin d'un minimum d'explication, de réflexion et de concertation pour la rendre lisible. Je vous informe du reste que, mercredi prochain, nous allons organiser, à l'hôtel Soltan de Hussein Dey, une réunion avec les commissaires aux matches pour leur expliquer cette mesure. D'abord, il faut définir c'est quoi un envahissement de terrain. Est-ce que le fait qu'une poignée de supporters pénètrent sur le terrain suffit pour arrêter le match ? Est-ce que les fans d'une équipe qui perd le match et qui entrent sur le terrain peut remettre en cause le résultat du match ? Comment identifier l'appartenance des supporters à tel ou tel club (local ou visiteur) ? Quid de l'envahissement de terrain durant la mi-temps, alors que l'arbitre est dans son vestiaire ? Autant de questions auxquelles il faut d'abord répondre avant de pondre bien sûr un texte sans équivoque. En attendant, il est clair que les textes réglementaires permettent déjà à l'arbitre principal d'apprécier à quel moment il doit arrêter la partie ou la poursuivre. Certains vous diront justement que cette question est déjà prise en charge par le code disciplinaire de la FAF et les règles de l'arbitrage... Je sais très bien que l'arbitre doit attendre un temps précis pour prendre une décision dans le cas d'un envahissement en plein match. Je sais très bien aussi que le code disciplinaire prévoit des sanctions dans ces cas précis. Mais l'on a bien assisté à des envahissements de terrain sans que les arbitres arrêtent les débats. Dans la majorité du temps, malgré eux, car les services de sécurité locaux les obligent à terminer le match pour, pensent-ils, ne pas envenimer les choses dans le stade. Si nous avons au sein du BF décidé d'agir à ce niveau-là, c'est que nous avons constaté un grave dysfonctionnement. En fait, la décision de la FAF vise beaucoup plus à mettre les points sur les i avec tout le monde, y compris les services de sécurité présents dans les stades. Ce n'est pas une mesure qui contredit le code disciplinaire qui intervient après coup pour trancher une affaire, mais elle la renforce dans le sens où elle avertit tout le monde que les envahissements de terrain ne seront plus tolérés dans le championnat algérien. ` M. Bahloul, le directoire a décidé de maintenir la date du derby algérois USMA-MCA pour le 24 février, alors que le MCA a demandé un report de 24 heures, car cette équipe joue un match de coupe d'Afrique mercredi soir. Pourquoi ? Le directoire de la LFP, depuis son installation, veille au respect strict de l'application des dispositions réglementaires relatives aux compétitions de football professionnel, adoptées par le bureau fédéral de la FAF, le 29 juin 2017. Dans ces dispositions, il est clairement stipulé que dans l'article 22 que les clubs qui représenteront l'Algérie dans les compétitions internationales auront 48 heures à 72 heures avant le déplacement et 48 heures à 72 heures après le retour au pays pour jouer les rencontres de championnat ou de Coupe d'Algérie. Or le MCA dispute son match de coupe d'Afrique mercredi, soit 72 heures avant le derby prévu samedi. C'est correct et conforme à cette disposition. Voilà donc pourquoi nous avons décidé de maintenir la date du 24 février. Maintenant, si les deux clubs sont d'accord pour le report du match de 24 heures, le directoire n'y verra aucun inconvénient, mais il nous faut un accord écrit et signé par les deux parties. Mais l'USMA refuse de reporter le match même de 24 heures... Je n'entre pas dans ces considérations, moi je vous explique les dispositions réglementaires relatives aux compétitions de football professionnel que tout le monde connaît depuis le début de la saison et le cas où la LFP peut faire une petite faveur avec le consentement des deux parties sans porter préjudice au déroulement du championnat. Pourtant, lors de la phase aller, il y a bien eu des reports pour les équipes participant aux Coupes d'Afrique des clubs... Il faut poser la question à ceux qui étaient en place avant nous à la LFP. La FAF a d'ailleurs dénoncé cet état de fait dans son rapport contre l'ex-direction de la LFP. Je me souviens même que votre journal a critiqué ces reports et le non-respect de cette disposition réglementaire en temps opportun, n'est-ce pas ? Tout à fait ! Alors que certains n'aillent pas dire que le directoire n'est pas souple dans sa gestion de la compétition ! Une dernière question M. Bahloul : avez-vous reçu une démission du président de la commission de discipline, Hamid Haddadj ? Non, je n'ai rien reçu dans ce sens. Pour moi, c'est Hamid Haddadj qui préside la commission de discipline lors de sa réunion hebdomadaire ce lundi. S. M.