L'argent collecté par Tel-Aviv et devant être versé aux autorités de Ramallah sert à Israël de moyen de pression sur le gouvernement palestinien. Un projet de loi israélien visant à priver les familles des martyrs et les détenus palestiniens de leurs pensions et allocations sera soumis au vote de la Knesset (Parlement israélien) prochainement, après le quitus du comité ministériel, ont rapporté les médias locaux. Cette loi donnera le pouvoir à Tel-Aviv de déduire des revenus qu'il verse annuellement à l'Autorité palestinienne le montant correspondant à ces allocations et pensions. Réagissant à cette information, le gouvernement palestinien a dénoncé cette approbation en la décrivant comme une piraterie, un vol d'argent, et d'un nouveau crime ajouté aux crimes de l'occupation israélienne commis contre le peuple palestinien. Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, le gouvernement palestinien estime que cette décision est invalide et une violation du droit international. Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssef Mahmoud, a expliqué que "les prisonniers détenus par Israël sont des symboles de la liberté". "Les prisonniers représentent l'avant-garde noble et généreuse de l'humanité qui n'accepte pas l'oppression et l'occupation", a-t-il ajouté. Le responsable palestinien a estimé que c'était Israël, et non l'Autorité palestinienne, qui devait assumer ses responsabilités. Israël, a-t-il poursuivi, "devrait payer une indemnisation aux Palestiniens touchés dans la région", car selon lui "Israël était la cause de toutes les crises et de tous les dommages et une source de dangers et de tensions". Il a conclu en martelant que "le projet de loi israélien est encore un autre crime pour lequel Israël devrait prendre ses responsabilités". Ce texte est un projet du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, un des membres du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, connu pour ses positions extrémistes à l'égard des Palestiniens et de la poursuite du processus de paix, sous l'égide de la communauté internationale. Pour rappel, Israël collecte annuellement environ 127 millions de dollars de droits de douanes perçus sur les marchandises destinées aux marchés palestiniens qui transitent, chaque mois, par les ports israéliens, puis les transfère à l'Autorité palestinienne. Cette manne financière importante et vitale pour les Palestiniens sert à Israël de moyen de pression sur le gouvernement palestinien. Israël a déjà refusé de verser ces revenus, comme cela a été le cas lorsque la Palestine a été admise en qualité de membre à part entière de l'Unesco en 2011. Il a recouru à cette pratique illégale en septembre 2017, lorsque l'Etat de Palestine a été admis en qualité de membre de l'organisation policière internationale Interpol. Ceci dit, les responsables israéliens sont encouragés par les Etats-Unis, où le Sénat a adopté un projet de loi, déjà approuvé par la Chambre des représentants, visant à suspendre l'aide financière à l'Autorité palestinienne, si elle continue à verser des allocations aux familles de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Merzak Tigrine