Des propositions concrètes relatives notamment au point d'achoppement entre les deux protagonistes, le service civil en l'occurrence, devraient être faites à cette occasion par la tutelle. Suspendu depuis trois semaines, le dialogue entre les membres de la Commission intersectorielle et les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) reprendra demain jeudi au siège du ministère de la Santé. En effet, les délégués du bureau national du Camra sont invités, de nouveau, à prendre part à une séance de travail devant trouver des solutions concrètes aux préoccupations soulevées par les blouses blanches en débrayage, a-t-on appris de sources au fait du dossier des résidents. Les deux parties en conflit retourneront à la table des négociations, sans aucune condition préalable, puisque la tutelle avait exigé des résidents de reprendre le service dans les hôpitaux, pour espérer relancer les discussions autour des 24 points contenus dans leur plateforme de revendications. La réunion de demain, qui est qualifiée de dernière chance entre les deux protagonistes, a été décidée, selon les mêmes sources, au lendemain d'une séance de travail marathonienne qui avait pris fin tard dans la soirée de dimanche. Les coordinateurs de la commission intersectorielle avaient, dimanche dernier, invité les délégués du Camra à discuter des modalités devant déboucher sur un terrain d'entente susceptible de baliser les contours de l'ordre du jour de la rencontre de ce jeudi. Nos sources ajouteront plus loin que des propositions concrètes relatives, notamment, au point d'achoppement entre les deux protagonistes seront applicables, avec à la clé une solution devant permettre de mettre fin à un conflit qui n'a que trop duré. Le mouvement de grève des résidents est en passe de pulvériser le record de longévité en Algérie. Sans donner plus de détails autour de la nouvelle offre des pouvoirs publics, l'on croit savoir que l'exigence des résidents relative à l'abrogation du caractère obligatoire du service civil serait prise en compte, dit-on, par les pouvoirs publics, sans pour autant abandonner le principe garantissant l'égalité d'accès aux soins à l'ensemble des citoyens algériens sur l'ensemble du territoire national. D'ailleurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait rappelé, depuis Biskra, le risque de déserts médicaux qu'encourt l'Algérie si demain, on procédait à la suppression définitive du service civil. Conscients des enjeux et des conséquences liés à leurs revendications, les résidents n'ont jamais exigé la suppression du service civil lors des précédents rounds de négociations, mais ils avaient toujours revendiqué la réforme du service civil, puisque la forme actuelle a montré ses limites, voire son échec. Jusque-là, la commission que préside le professeur Bendib Salah Eddine a proposé, au sujet du service civil, une réforme graduelle ponctuée par, principalement, la modulation de sa durée et l'amélioration du système de zoning, ainsi que de baisser le nombre de spécialités à 20 seulement, concernées par la loi 84/10. Les réponses du ministère de tutelle étaient toujours qualifiées par le Camra d'"insuffisantes et en deçà de leurs attentes". L'on espère enfin que la nouvelle initiative du département du Pr Mokhtar Hasbellaoui, qui s'annonce, dit-on, salutaire, fera son effet sur le mouvement de débrayage des résidents. Les hôpitaux sont paralysés, rappelons-le, depuis quatre mois. En attendant, les médecins spécialistes encore en formation comptent organiser, selon le communiqué n°25 du Camra, ce matin, des actions régionales de protestation sur le terrain. Ils battront, synchroniquement, le pavé à Blida, à Sétif et à Oran. Hanafi H.