Ceux qui détiennent le monopole imposent leur diktat aux usagers qui attendent des heures durant au niveau des stations. La décision liée à la libéralisation de l'activité du transport routier des voyageurs est différemment interprétée par les usagers de la wilaya de Mascara. En amont, elle se devait d'être précédée d'une campagne de sensibilisation définissant les droits et les devoirs de chacun. En effet, si en théorie, cette initiative a pour objectif la fluidité de la circulation des voyageurs, en pratique, l'anarchie domine, caractérisée par un diktat imposé par ceux qui détiennent le monopole. De ce fait, la principale victime n'est autre que le pauvre citoyen qui n'a d'autre solution que de se soumettre. Pourtant, force est de reconnaître que le secteur des transports, qui demeure un paramètre dynamique du développement de la région, a connu un niveau d'évolution appréciable ces dernières années dans la wilaya de Mascara. Cette opération a été favorisée par l'amélioration de la qualité des principaux axes routiers même si, en dépit de la disponibilité d'infrastructures de transport ferroviaire et aérien conséquent, les volumes de transport de fret et de voyageurs demeurent insuffisamment exploités pour ces deux modes de transport. Les efforts des responsables censés gérer le secteur du transport dans la wilaya de Mascara ne sont pas conjugués et les opérations ne sont pas coordonnées, facteurs qui ouvrent la voie à toute forme de spéculation au détriment des voyageurs qui assistent impuissants aux mouvements de contestation. Ces lacunes sont relevées essentiellement au niveau de la qualité des prestations de services car la wilaya de Mascara dispose d'infrastructures enviables et son parc automobile est conséquent. L'ouverture d'une nouvelle gare routière située à 3 km du centre-ville est loin de répondre aux exigences des voyageurs car elle implique une perte de temps et des dépenses supplémentaires, pénalités ressenties par les travailleurs qui effectuent quotidiennement la navette entre leur lieu de travail (Mascara) et leurs communes de résidence, en l'absence de toute liaison. Ces déplacements par bus desservant les principaux quartiers de la ville ne sont pas commodes car gagnés par le souci d'amasser le maximum d'argent, les chauffeurs ne démarrent que lorsque leurs voitures sont bondées et malheur aux contestataires. La même situation est vécue par ceux qui empruntent le transport desservant les zones rurales avec des conducteurs inconscients et irresponsables, ne respectant ni personnes du troisième âge ni les voyageurs en famille, une conduite souvent dénoncée mais qui ne trouve aucun écho. La voie ferrée, en place depuis l'ère coloniale, n'est empruntée que par les trains de marchandises sur l'axe Mohammadia-Mascara puisque le trafic des voyageurs dans les deux sens est suspendu depuis les années 1980 et, de ce fait, les gares de Hacine et Mascara sont complément abandonnées et leur dégradation est consommée. Inauguré en 1983 par le président de la République de l'époque, l'aéroport de Ghriss est fermé et la liaison Alger-Mascara-Alger, qui était assurée à raison de deux vols hebdomadaires, n'est plus en service. Même les agences commerciales d'Air Algérie ont disparu, jugées non rentables, obligeant les usagers à se déplacer dans les wilayas limitrophes pour toutes les opérations allant dans ce sens. A. B.