Certains conducteurs ont décidé de ne plus prendre à la place pour n'assurer que les courses allant de 250 à 300 DA. Parvenir à arrêter un taxi aux heures de pointe à El Khroub relève aujourd'hui de l'exploit. Quotidiennement, les gens s'alignent, tôt le matin, à l'entrée du boulevard Emir Abdelkader et au centre de la cité des 1600 logements. Avant de réussir à avoir un taxi en direction de la ville de Constantine, l'attente peut durer jusqu'à deux heures ! D'autres finissent par opter pour le bus et endurer, à leur corps défendant, les 60 minutes de voyage, entassés les uns sur les autres, comme de la marchandise. A vrai dire, c'est accablant d'essayer de trouver, tous les jours, un taxi à un moment où l'offre n'est plus à la hauteur de la demande. S'agit-il d'un déficit en taxis ou existe-il un autre problème faisant que bon nombre de « taxieurs » refusent catégoriquement les clients ? Les embarras relatifs à la circulation, survenant pratiquement chaque jour au niveau de l'embranchement, à proximité de la gare routière Est, ainsi que sur le boulevard Aouati Mostepha, incitent certains chauffeurs de taxi à aller chercher des clients ailleurs. D'autres, comme ceux occupant la station du centre-ville, et qui assurent la ligne El Khroub-la cité Djouad Tahar (ex-La Loum), imposent leur diktat aux usagers. En effet, prenant de grands airs, ces chauffeurs de taxi avancent le prétexte de la circulation trop dense qui, à leurs yeux, constitue un véritable problème, aussi bien à l'aller qu'au retour, vers la zone de prise en charge, en l'occurrence El Khroub, et de ce fait, provoque un manque à gagner. Donc, ils ont décidé, à l'unanimité, de ne plus prendre « à la place » et d'assurer désormais uniquement les courses allant de 250 à 300 DA. Et même en l'absence de personnes intéressées par « la nouvelle loi » ils refusent de « charger » par place, continuant à monopoliser les lieux au vu et au su des autorités locales. Vous attendez un taxi depuis une heure, sans en avoir obtenu un. Allez-vous râler après le chauffeur de taxi ? Bien entendu. Mais pas seulement. Ceux qui laissent faire sont au moins aussi coupables. Les autorités locales devraient se pencher sur le problème en augmentant la flotte de taxis, sachant déjà qu'avec la construction des deux villes, Ali Mendjeli et Massinissa, et le nombre de voyageurs affluant à la nouvelle gare routière de la ville, le déficit en ce mode de transport est cruellement ressenti. Ce sont là du moins les revendications des citoyens, lesquels ont sollicité nos colonnes à plusieurs reprises.