à l'initiative de la Direction des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou et la subdivision agricole de Bouzeguène, une journée technique, organisée hier, a été dédiée à la valorisation des sous-produits oléicoles, notamment les grignons et la margine qui constituent un problème majeur de pollution de l'environnement et des eaux. Véritable calamité depuis des années, les grignons et la margine, jetés à l'emporte-pièce au bord des chemins et à la lisière des rivières, sont des matières extrêmement toxiques et causent ainsi de graves préjudices à la faune et à la flore. Cette journée qui s'est déroulée au centre culturel Ferrat-Ramdane de Bouzeguène a été animée par des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, les responsables de la DSA de Tizi Ouzou représentée par son directeur, M. Larib Makhlouf, le responsable de la Chambre d'agriculture, les représentants de l'Institut d'arboriculture fruitière de Sidi Aïch et l'association AIDD. Le directeur des services agricoles de la wilaya qui a ouvert les travaux a tenu à féliciter les initiateurs de cette journée et compte exploiter ce rendez-vous pour organiser deux autres journées à l'intention des agriculteurs, d'une part et des exploitants des huileries, d'autre part, qui, eux, constituent les principaux pollueurs de l'environnement par les rejets de l'activité oléicole. Sur ce, une participante, par le biais d'un data-show, a présenté les principales techniques de compostage des grillons et de la margine qui sont jetés partout alors qui qu'ils pourraient être valorisés et apporter de nombreux avantages. Ces grignons peuvent être valorisés sous forme de compost et réduire davantage la pollution de l'environnement qui a atteint des degrés alarmants, mais aussi les coûts liés aux fertilisants industriels qui alourdissent les factures des agriculteurs. Elle a expliqué que les grignons sont composés de noyaux, de la peau et de la pulpe d'olive qui résultent évidement du mode d'extraction utilisé car le taux d'eau contenue dans les grignons varie selon le type d'huilerie. Actuellement, de nombreux exploitants procèdent à l'épandage alors que si on prenait le temps de composter ces sous-produits oléicoles, la fertilisation des terres serait optimisée. Il faut savoir que les grignons issus d'extraction dite à "deux phases", nécessitent un mélange pour obtenir un compost et qui se traduit par trois volumes de déchets verts pour un volume de grignons. Là, explique la présentatrice, plus le taux d'humidité dans les grignons est fort, plus il faut augmenter la part des déchets verts (feuilles d'arbres, sciure de menuiserie etc...) pour obtenir un compost de qualité. Avec l'existence d'une forte activité biologique, il faut mélanger les divers produits pour obtenir, d'une part, un amas homogène et d'autre part, pour l'oxygéner au maximum. Ce mélange doit se répéter plusieurs fois car cette méthode produit un humus de qualité bien meilleur que celui de l'épandage. La margine, elle, provient de la fraction liquide des olives et de l'eau ajoutée en cours de trituration, et constitue aussi un fertilisant de grande qualité. Un représentant de l'université de Tizi Ouzou a mis en exergue la catastrophe écologique causée par les rejets des huileries qui ont détruit autant la flore que la faune par les rejets des margines dans les eaux des rivières. Une pollution de même type que la pollution des mers par les hydrocarbures. Elles provoquent la destruction de la vie aquatique, particulièrement la mort des poissons et même la contamination des nappes phréatiques. La mise en valeur de ces déchets est une ressource financière infinie pour les exploitants des huileries tout comme les agriculteurs. Arezki Hammoum, spécialiste en gestion des déchets ménagers et professeur d'université, a souligné l'importance de la gestion de ces résidus oléicoles mais il a aussi mis en exergue la complexité de cette tâche qui est beaucoup plus ardue que celle des déchets ordinaires. KAMEL NATH OUKACI