Les rejets des huileries qui ont fait l'objet d'un reportage par notre journal et qui suscitent, ces derniers temps, bien des r�actions quant � leur impact sur l'environnement rev�tent tout l'int�r�t qu'ils m�ritent pour les chercheurs du laboratoire de chimie appliqu�e et de g�nie chimique de l'universit� de Tizi-Ouzou. C'est ce qui ressort de l'entrevue que nous avons eue avec MM. Bourahla Hamid et Moussaoui Ramdane, respectivement directeur et enseignant-chercheur-collaborateur, sp�cialiste des sous-produits ol�icoles au sein de ce laboratoire. Il nous ont longuement entretenu sur le sujet sous ces deux aspects, nocif et b�n�fique. D'embl�e, les deux scientifiques, en termes simples et brefs, nous confirment tout le danger relatif � ces rejets, sans vraiment dramatiser. "Ces compos�s, riches en ph�nols, mati�res qui absorbent l'oxyg�ne quand elles sont dissoutes dans l'eau, en plus de leur grande teneur en acides, avec un ph compris entre 4,5 et 4,8, portent un pr�judice certain, notamment � la faune et � la flore. Quand on sait aussi que tous les rejets convergent vers le barrage de Taksebt, bien que leurs effets n�fastes soient att�nu�s au cours du charriage, ce probl�me est � prendre au s�rieux. D'ailleurs, nous avons propos� un projet de pr�l�vement d'�chantillons sur tout le cheminement, le long des cours d'eau, pour avoir une id�e pr�cise, apr�s analyses du degr� de pollution du barrage. Ceci pour les margines que d'autres pays, comme le Maroc, neutralisent avec le rajout de la chaux. Pour le grignon, son d�versement dans la nature constitue �galement un danger. Les substances qui s'en d�gagent s'infiltrent dans les structures du sol et alt�rent la nature de celuici", disent-ils. C'est pourquoi ce laboratoire s'attelle ces derni�res ann�es � contribuer de mani�re efficace � bien plus que l'�limination de ces r�sidus, mais aussi � mettre au point des m�thodes scientifiques pour leur valorisation, chose possible qu'apr�s installation d'un m�canisme de r�cup�ration, bien s�r. Bien loin de consid�rer ces r�sidus comme une fatalit�, ils y voient dans le cas de leurs r�cup�ration et valorisation, une source suppl�mentaire de richesse. Ils mettent en relief les diverses possibilit�s de leur transformation en produits de grande utilit�, gr�ce � des proc�d�s de laboratoire. A cet effet, M. Moussaoui nous apprendra que plusieurs groupes travaillant sous sa direction pour des projets de fin d'�tudes en vue de l'obtention du dipl�me d'ing�nieur d'Etat en agronomie, sp�cialit� technologie alimentaire, ou de magist�re traitent des sujets relatifs � ce th�me. Deux exp�riences � son actif et qui concernent le sujet ont d�j� donn� des r�sultats probants, selon lui. La premi�re est une m�thode mise au point, par une th�se de magist�re, pour l'extraction des compos�s ph�noliques des margines � l'aide de solvants, l'�ther di�t�tique par exemple, et leur utilisation comme produits de conservation de l'huile d'olive contre l'oxydation de celle-ci. "Cette m�thode a donn� des r�sultats tr�s satisfaisants. Ils sont identifiables gr�ce � la comparaison entre l'odeur et le go�t de l'huile d'olive trait�e de cette mani�re et celle qui ne l'est pas. Ce proc�d� simple et non co�teux peut se substituer aux produits se trouvant sur le march� national en provenance de l'importation et qui sont tr�s chers", nous dira-t-il en substance, lui pour qui le sujet constitue �galement une th�se de doctorat. La deuxi�me exp�rience et qui fait l'objet de trois th�ses d'ing�nieurs en agronomie consiste � l'extraction de l'huile de grignon � l'aide toujours de solvants. "Cette essai a �t� �galement tr�s concluant. Quand on sait que notre pays importe ce genre d'huile, ce proc�d� peut constituer une solution de rechange surtout que d'�normes quantit�s de grignon sont perdues pour rien. " Il nous parlera d'autres possibilit�s de valorisations, comme additif pour la fabrication de l'aliment de b�tail et de panneaux de particules pour le grignon et la fabrication de compost pour les margines. Malheureusement, les "souhaits" de ce chercheur resteront au stade de l'exp�rience et ne d�passeront pas les limites de son laboratoire. M. Moussaoui ne d�sesp�re pas de voir l'Etat mettre les moyens au service des investisseurs int�ress�s pour mettre en application les connaissances et les trouvailles des chercheurs alg�riens dans le domaine. M. Bourahla abonde dans le m�me sens. Pour lui, seule l'association de tous les acteurs concern�s (scientifiques, industriels et organismes d'aide � l'investissement) est � m�me d'apporter un plus et que son laboratoire est pr�t � participer � toute initiative dans ce sens en y mettant � profit son savoir-faire. D'ailleurs, il nous informera que des �tudiants en formation sont en poste sur le terrain et mettent en pratique les connaissances acquises. Il nous donnera l'exemple de cet �tudiant-employ� travaillant pour le compte de Cevital, ou de cet autre qui g�re une huilerie moderne � titre priv�. "Je viens tout juste de participer au forum de la recherche pour le d�veloppement � Alger o� j'ai r�it�r� notre disponibilit� � contribuer � tout projet dans le domaine", ajoutet- il. Les vœux de ces chercheurs doivent trouver �cho du c�t� des autorit�s. L'Alg�rie qui est appel�e � non seulement pr�server sa production ol�icole mais �galement � l'am�liorer, vu les chiffres alarmants quant � la baisse de la productivit� et du rendement et vu aussi l'importance �conomique que devrait rev�tir cette activit�, doit mettre en place un dispositif pour la r�cup�ration et la transformation de ces sous-produits � des fins utiles et du m�me coup neutraliser leurs nuisances. Mais chez nous, force est de constater que mise � part une infime partie de grignon utilis�e comme combustible pour le chauffage des foyers, tout le reste s'en vas dans la nature avec tout son lot de d�sagr�ments que l'on devine. Sur ce plan et comparativement � tous les pays du bassin m�diterran�en, dont la production ol�icole est largement plus importante, notre pays est nettement en retard. En Tunisie, une grande centrale de fabrication de compost, produit tr�s utile comme fertilisant en agriculture, � base de margines, a �t� r�alis�e depuis longtemps. Au Maroc, le professeur Mustapha Isma�li Allaoui a mis au point en partenariat avec un centre de recherche canadien (le CRDA) une technique de transformation du grignon en aliment de b�tail par un proc�d� de fermentation et de m�lange avec de la m�lasse (r�sidu de la canne � sucre) et une culture de champignons. Cette m�thode lui a permis �galement l'obtention d'enzymes (lipases et est�rases) entrant dans le cadre de la fabrication d'ar�mes naturels qui sont vendus sur le march� international � des prix tr�s int�ressants. Cette technique permet aussi la fabrication de pesticides, utilis�s pour la lutte contre des insectes nuisibles et certaines phytopathologies. En Espagne et en Italie, le grignon est transform�, en association avec un additif, en plaques isolantes utiles dans l'isolation thermique dans le b�timent et servant pour la confection du mobilier de bureau. C'est mesurer toute l'importance accord�e � ces rejets des huileries et c'est dire le peu d'int�r�t qu'on y accorde en Alg�rie, malgr� l'insistance des gens au fait de la chose, comme ces scientifiques de l'universit� de Tizi-Ouzou. Beaucoup de d�clarations d'intention, pr�lude � la prise au s�rieux de la valorisation de ces sous-produits, �manant des responsables de l'environnement, ces derniers temps, ont �t� enregistr�es avec satisfaction de la part aussi bien des �cologistes que des jeunes dipl�m�s voulant s'y investir. A l'exemple du directeur de ce secteur dans la wilaya de Tizi- Ouzou qui, dans une d�claration � notre confr�re d' El Watan, a assur� que son d�partement apportera une aide � tout �ventuel investisseur int�ress�. Ce qui a pouss� M. Moussaoui � afficher son optimisme quant � un avenir meilleur pour ces rejets. Ce sera une aubaine pour nos dipl�m�s dans diverses fili�res (agronomie, biologie...) de cr�er leurs micro-entreprises et une occasion, m�me minime, pour l'Etat dans sa lutte pour la r�sorption du ch�mage. A. A. La d�tresse des h�mophiles L'association des h�mophiles de la wilaya ne rate aucune �ch�ance, du moins lorsque l'occasion lui est offerte, pour lancer en direction des pouvoirs publics et des services de sant� son cri de d�tresse quant � une prise en charge s�rieuse de ses malades adh�rents, qui sont � plus de 50 cas recens�s en 2004, souvent oubli�s et abandonn�s � leur sort. Informer les populations sur cette maladie souvent m�connue du grand public, appeler � une conscientisation accrue des diff�rents services de sant� dans la prise en charge de cette affection qui exigent, dans plusieurs cas, des efforts tr�s lourds pour les familles. C'est en gros l'objectif de la journ�e d'information organis�e par cette association qui active depuis septembre dernier sans pour autant disposer d'un si�ge pour recevoir et orienter les malades. Cette journ�e aura �t� surtout l'occasion pour Mlle Lamh�ne, pr�sidente de l'association des h�mophiles, de faire un �tat des lieux pr�occupant sur la maladie et les personnes atteintes de cette infection. Pour elle, les malades devraient b�n�ficier d'une disponibilit� en m�dicaments sp�cialement destin�s � leur prise en charge avec l'engagement des secteurs sanitaires et du CHU. Or, dans leur cas, par exemple, les facteurs VIII (8) et IX (9), qui sont des substances issues du sang qui permettent la coagulation, donc d'arr�ter les saignements et dont les h�mophiles sont g�n�tiquement d�pourvus, sont indisponibles et demeurent introuvables. Cette association a effectu� des contacts aupr�s des autorit�s et esp�re que des mesures seront prises en faveur des h�mophiles, souligne la pr�sidente, exigeant, par ailleurs, des diff�rentes structures de sant� la m�me consid�ration qu'on a pour les autres malades qui ont pu b�n�ficier de mesures sociales concr�tes dans l'acc�s aux m�dicaments et aux examens de laboratoire. A d�faut, pr�cise-t-elle, les malades pourront �tre victimes de complications pouvant engendrer un handicap moteur grave. Dans les structures de sant� de la wilaya, le CHU par exemple, la prise en charge reste tributaire des composants du sang import�s ou ceux disponibles en petites quantit�s qui sont collect�s � partir des dons de sang de citoyens. J. L. Hassani Formation des femmes en milieu rural La formation dans les m�tiers manuels s'ouvre aux femmes au foyer en milieu rural. Avec la collaboration des comit�s de village, le centre de formation professionnelle a mis en place un programme d'action, de formation et d'appui au profit de ces populations et l'adoption d'un calendrier � mener pour aider cette frange de la soci�t�, l'acc�s � des formations diplomates, ponctu�es par des attestations, dans les fili�res de couture, pr�t-�-porter, initiation � l'informatique... Ce programme a d�j� cibl� plusieurs femmes dans les villages d'A�t Frah, Taourirt Amokrane, aspirant � un travail productif. J-L.H. Les stagiaires honor�s Mettre en ad�quation la formation et la production, c'est souvent l'un des objectifs attendus apr�s chaque fin de session. Les stagiaires filles de la fili�re pr�t-�-porter du CFPA �taient toutes fi�res d'�taler tout leur savoir-faire acquis lors de leurs 18 mois de formation, au cours d'une c�r�monie fort sympathique organis�e au centre de formation et rehauss�e par plusieurs activit�s culturelles, o� expositions des produits finis et d�fil�s de mode s'y m�laient.