RéSUME : Madjid ne veut pas avoir de secrets. Il finit par tout dire à sa famille. Il est clair et ferme. Il fera sa vie avec Djamila. Sa mère croit qu'elle l'a ensorcelé. Le matin, elle part voir une voyante. Madjid sort aussi. Il a des choses à faire. Madjid s'est rendu à sa boutique. Il n'est pas encore huit heures quand il se met à faire les comptes de la marchandise restante. Les bénéfices du mois sont placés en banque. Il en a pour plusieurs millions. Madjid a des idées en tête. Il sait que sa famille sera contre son mariage. Il lui suffit de se rappeler l'expression de leur visage pour en être convaincu. Tous croient qu'il agit sur un coup de folie ou sous l'effet de sorcellerie. Sa mère n'a pas hésité à se rendre chez une voyante. La Aïcha est une vieille au regard perçant. Elle l'invite à entrer dans son salon. - Qu'est-ce qui t'amène de si bonne heure ? lui demande-t-elle. - Tu devrais le savoir, toi qui vois dans les cœurs. Je me fais du souci pour mon fils, dit Fatima en la regardant prendre un tamis où elle fait jouer des graines de haricots avant de prendre quelques-uns dans la main pour les scruter. Fatima est déjà venue la voir, en compagnie d'une amie et elle sait que ce sont ces haricots qui lui révèlent les vérités cachées. - Alors, que disent-ils ? - Il veut se marier. Il est très fâché après toi, après la famille. - Je sais. Dis-moi, que lui est-il arrivé ? - Il est tout simplement sous le charme, répond la voyante. - L'a-t-elle ensorcelé ? Que lui a-t-elle fait ? - Rien, répond la voyante. Il l'aime sincèrement. - Mais ce n'est pas possible, elle est plus vieille que lui, elle a des enfants. Peux-tu m'aider à le ramener à la raison ? - Il a toute sa raison, lui dit la Aïcha. Il n'y a rien à faire. - Comment ça ? Je ne peux pas le laisser aller droit à sa perte, s'écrie Fatima. Je comptais sur toi pour m'aider. - Je t'aurais aidé s'il avait été ensorcelé, mais ce n'est pas le cas. Je le vois marié à cette femme. Rien et personne ne pourra l'en empêcher. Leur union est inévitable. C'est écrit. Autant vous y faire si vous ne voulez pas le perdre. Fatima, qui avait basé tous ses espoirs sur la voyante, rentre chez elle, plus déçue qu'à son départ. De son côté, Madjid, après en avoir fini avec les comptes, a mis sur une affiche “à vendre” sur la porte de la boutique. Puis il s'est rendu à une agence immobilière. Il cherche un appartement à l'extérieur de la ville. Il pense déjà à s'éloigner de sa famille et des gens qu'il connaît. Il refuse que Djamila souffre de leurs jugements. La première à condamner leur relation est sa mère. Elle est là quand il rentre. Pour ne pas se quereller avec elle, il tente de l'éviter en allant dans sa chambre, mais elle l'y suit. - Madjid, je dois te parler. - De quoi ? - De toi, dit-elle avant d'ajouter, d'elle, de cette union immorale. Pourquoi ne prendrais-tu pas un peu de recul ? Pourquoi ne ferais-tu pas un voyage ? Pendant quelques semaines. Cela te fera le plus grand bien. Fatima est persuadée que l'éloignement pourrait l'aider à se détacher d'elle. Madjid approuve d'un hochement de tête. Elle vient de lui donner une idée auquel il n'aurait pas pensé tout de suite. (À suivre) A. K. [email protected]