RESUME : Fatima s'est rendue chez une voyante qui lui affirmera que Madjid n'a pas été ensorcelé. Et qu'elle ne peut rien pour elle. Fatima rentre plus déçue qu'à son départ. De son côté, Madjid a entrepris de vendre son commerce et de s'installer ailleurs. Sa mère lui souffle une idée. Madjid part voir Djamila à la pause de midi. Elle accepte de déjeuner avec lui. Depuis qu'il lui a parlé de mariage, elle n'est plus la même. Elle est mal à l'aise rien qu'à l'idée d'avoir à en parler à ses enfants. Si elle était plus jeune, peut-être qu'elle n'aurait pas hésité. Mais la situation étant ce qu'elle est, quand Madjid lui apprend avoir parlé d'elle à sa famille, elle manque de s'emporter. - Tu aurais pu attendre un peu, lui dit-elle. Je ne me sens pas encore prête. Et puis, mes enfants, qu'est-ce que je vais leur dire ? - La vérité, répond Madjid. Je n'ai pas peur de les affronter. Ils sont en train de faire leur vie de leur côté. Pourquoi ne ferais-tu pas comme eux ? - Je devrais être en train de préparer le mariage de Nadia, soupire-t-elle. Je ne dois pas penser à autre chose. - Je ne suis pas d'accord ! Puisqu'on s'aime, on doit penser à nous, sans tenir compte des autres, insiste Madjid. J'ai mis ma boutique en vente et je suis à la recherche d'un appartement. - Et ta famille dans tout cela ? Elle n'a pas son mot à dire ? l'interroge-t-elle. Quelle a été leur réaction ? - Ils n'ont pas sauté de joie. Et moi, je ne suis pas prêt à me laisser intimider, dit Madjid, en prenant sa main. Si tu es d'accord, je viens vivre chez toi le temps de trouver un appartement. Je ne veux plus vivre chez mes parents. Je t'aime Djamila. Je ne veux plus me séparer de toi. - C'est trop tôt, répond Djamila. Non, pas maintenant. Imagine que mes enfants viennent et qu'ils te trouvent à la maison ? - Ce sera l'occasion de faire connaissance avec eux, dit Madjid. Je viens dès ce soir. Mes bagages sont prêts. - Non, c'est trop tôt. Djamila a beau protester, il ne l'écoute pas. Elle espère avoir été assez claire. Elle retourne à son travail et n'y pense plus. Lui, de son côté, est rentré chez lui pour réunir ses affaires. Sa mère Fatima, qui voulait encore discuter avec lui, l'a surpris en train de les ranger dans une valise. - Qu'est-ce que tu fais ? Où as-tu l'intention d'aller ? - Je pars en vacances, répond Madjid, pour ne pas se quereller avec elle. Pendant quelque temps. - Je t'aurais cru si les employés de la boutique n'avaient pas appelé pour nous dire que tu as mis la boutique en vente, dit Fatima. Est-ce que tu en as vraiment l'intention ou est-ce pour nous faire pression ? - Pas du tout, la rassure Madjid. Je veux me lancer dans un autre commerce. - Vraiment ? - Oui. Madjid a fini de faire sa valise. Aussitôt fermée, il la prend. Il ne veut pas s'attarder. Sa mère veut encore lui parler en sachant que cela ne les mènera nulle part. - Tu n'as pas vu ton père, lui dit-elle. Il est au café avec ses amis. - Je le verrai plus tard. Au revoir maman. - Quand reviendras-tu ? l'interroge-t-elle. - Un jour, lui dit-il, insensible aux larmes qu'elle s'est mise à verser. Le bonjour au reste de la famille. Sa valise à la main, il s'en va chez Djamila. Cette dernière voudrait le renvoyer mais il y a des gens dans la rue. Elle n'a plus le choix. C'était le renvoyer et attirer l'attention des gens, ou bien le laisser entrer chez elle. Entrer dans sa vie définitivement. (À suivre) A. K. [email protected]